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Divines Libertines 2

Ecrit par Nicogarner
Parue le 31 mars 2007
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Cette histoire érotique a été lue 10343 fois | Cette histoire erotique a une note de : 10/20

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Resumé : Le couple que forme Maud et Olivier, jeunes fiancés sans expérience, s'enlise déjà dans une triste routine. Leur rencontre avec deux femmes bisexuelles et libertines va les entraîner dans une spirale érotique d'une incroyable intensité, bouleversant à jamais leur sexualité et leur avenir.



La premiére partie est dans la catégorie " à plusieurs "



Coralie exhale un gros soupir, fronce son joli petit front d’un air pensif, puis finit par secouer énergiquement la tête en déclarant d’un air convaincu :


- Non, je maintiens ce que j’ai dit. Beaucoup de couples viennent à l’échangisme pour chercher de nouvelles sources d’excitation et fuir ainsi la routine. Il n’y a pas de pire ennemie que la monotonie. Avec le temps on finit par se persuader que l’amour de l’autre nous est acquis de façon définitive, et c’est ainsi que l’on ne fait plus d’efforts pour plaire, on ne fait plus attention, on néglige son apparence et on en oublie l’importance de la séduction. Boulot-dodo, le stress, les enfants qui accaparent toute l’énergie, les problèmes quotidiens de la vie, tout cela fait que les couples délaissent sans le vouloir leur intimité. Alors, moins de désirs sexuels, moins d’amour, et voilà pourquoi autant de couples divorcent. Or le libertinage est la solution idéale pour ne pas tomber dans le piège de la monotonie. Du coup, les couples pimentent leur vie sexuelle, transgressent ensemble des interdits, et surtout font beaucoup plus d’efforts pour se plaire mutuellement et pour plaire aussi à leurs futurs partenaires.


- Tu exagères. Des couples qui s’éclatent ensemble au lit peuvent très bien en venir au libertinage pour d’autres raisons. Simplement pour assouvir une libido au-dessus de la moyenne, aller toujours plus loin dans la réalisation de leurs désirs.
Maud finit son verre d’un trait, assez vite pour que l’on ne remarque pas sa main qui tremble.
Elle en a appris beaucoup sur certaines pratiques de tous ces couples libertins qui, autour d’elles, semblent amoureux et complices, soudés par un lien indéfectible. Elle est presque convaincue du bien fondé de cette sexualité non-conformiste, ce qui l’étonne de sa part. Elle est littéralement fascinée par tout ce qui l’entoure et tout ce qui se dit. La polémique entre l’homme et Coralie dure depuis une bonne demi-heure, où chacun reste farouchement campé sur ses positions, et ne fait pas avancer le débat d’un pouce. Coralie a trouvé un interlocuteur aussi tenace et obtus, un bourgeois branché, pseudo- intellectuel aux idées bien arrêtées.

D’emblée, Maud ne l’a pas aimé, et les minutes qui ont suivi n’ont fait que confirmer cette première impression. Elle laisse son regard se fixer sur le chèvrefeuille qui grimpe sur la pergola, suit distraitement les branches qui se croisent et s’entrecroisent au-dessus de leur tête. En l’absence de leur hôtesse, trop occupée à se faire culbuter dans une des chambres de sa villa, c’est Jessica qui les a reçue tous deux pour les installer sur la terrasse, au fond du jardin, prés d’un massif d’orangers du Mexique, dont les odeurs entêtantes leur chatouillent agréablement les narines. Maud se laisse griser par ce parfum délicieux, prenant sans le savoir une expression heureuse. La soirée a très bien commencé, sous les meilleurs auspices, surtout lorsque Maud s’est aussitôt laissée imprégnée par l’ambiance électrique, ce qui l’a plongée dans des sentiments contradictoires, entre malaise et une inavouable excitation. Les invités, pour la plupart, étaient charmants, originaux, faisaient preuve d’esprit, sans le moindre complexe. Deux femmes, jeunes et superbes, rayonnaient d’une beauté provoquante, un peu vulgaire, et apparemment côtoyaient souvent Jessica et Coralie dans le contexte libertin.

C’est ainsi qu’elle avait apprit le métier de l’une d’entre elles - une volcanique brune italo-américaine - fière d’être call-girl et strip-teaseuse, et cela l’avait choquée un peu, mais à discuter avec des gens qui sortaient de l’ordinaire elle s’était sentie elle aussi un peu marginale, vivante, et surtout audacieuse. Cette sensation était exaltante, comme une joyeuse ivresse, ce qui mettait sa sensibilité à fleur de peau. Jessica, au départ, avait été aux petits soins avec elle, dévouée et attentive, faisant attention de mettre également Olivier à l’aise, et Maud avait trouvé cela très flatteur, comme un prince et une princesse qui ont droit à toutes les marques d’attention. Et puis, la tenue qu’elle portait, pantalon noir en stretch et Top soutien-gorge à paillettes, sans bretelles, au décolleté plongeant, avait fait grande impression. Elle s'était fait violence pour s’habiller un peu osée, mais elle en était largement récompensée. Apparemment, elle pouvait être sexy sans porter des ensembles ultra court ou tape-à-l’œil. Du coup, Jessica n’avait cessé de la complimenter, et une complicité s’était vite instaurée, un troublant jeu de séduction auquel elles se prêtaient avec ravissement. Le charme avait été brisé lorsque Olivier l’avait attrapé par la taille pour ne plus la lâcher, gardant un œil jaloux sur ce qu’il considérait comme sa propriété alors que d’autres hommes lui tournaient autour sans s’en cacher. Maud en avait été agacé, terrassée ensuite par un sentiment de jalousie quand Jessica avait filé avec une autre femme pour rire à gorge déployée, l’enlaçant d’un peu trop prés.

Tout cela était confus, cette attirance qu’elle voulait refouler, ce genre de conflit intérieur qu’elle n’avait jamais eu à affronter parce que son existence avait été jusqu’ici un modèle de conformité et de droiture. Désorientée, Maud s’était retrouvée sous la pergola à écouter Coralie débattre avec cet homme prétentieux, « Monsieur je sais tout et j’ai la science infuse » ! La femme de ce dernier, une petite rousse moulée grossièrement dans un ensemble transparent, esquisse un petit sourire indulgent et s’adresse à Maud :


- Vous l’excuserez, mon mari ne peut s’empêcher de monopoliser toutes les conversations, il est incurable !
- Il n’y a pas de mal, il dit des choses tellement passionnantes !
Maud le dit sur un ton tellement faux et hypocrite qu’elle ne sait plus où se mettre. Elle se lève brusquement. Olivier, qui n’avait cessé de lui tenir la main sous la table, tente de la retenir.


- Tu vas ou ?
- Ou tu ne peux pas aller pour moi.
Elle s’en veut d’être agressive, consciente que l’absence de Jessica lui met les nerfs en pelote. Elle se rattrape par un sourire.
- Ne t’inquiète pas, je reviens.
Coralie rassure à son tour Olivier.
- Dans le milieu échangiste, c’est toujours la femme qui est seule maîtresse à bord. Tout est permis mais rien n’est obligé. C’est à elle seule à décider, elle est un peu comme une reine qui a plein pouvoir, qui contrôle tout. Ta femme ne risque donc absolument rien. Sauf si elle en décide autrement…


Cette dernière réflexion n’est pas pour le rassurer. Inquiet, il suit sa fiancée des yeux alors qu’elle disparaît à l’intérieur de la majestueuse villa qui domine la baie de Cannes. Coralie tente de le distraire.


- Alors, qui a décidé de venir à notre petite fête ?
- Tous les deux. Nous prenons toujours nos décisions en commun.
Un léger sourire narquois étire les jolies lèvres de l’Eurasienne.
- Voilà une entente qui vous honore. Et vous avez établi des règles avant de venir ici ?
- Quelles règles ?
- Qui fait quoi avec qui, ensemble ou séparément, petits câlins ou relations complètes, avec ou sans pénétration…. Tout ce genre de petits détails qui peuvent être établis pour que chacun fasse ce qui lui plaît dans la sérénité et le respect.
Elle ne cesse de l’observer d’un regard fixe et insistant. Olivier s’en trouve paralysé, le cœur battant soudainement plus vite. Bon sang, comment une telle femme pouvait exercer une telle fascination ? Et comment un si beau visage pouvait dégager d’un coup une telle perversité ? Ses grands yeux en amande sont en parfaite harmonie avec le doux ovale de son visage, ses traits sont sensuels, pimentés par une bouche chaude et généreuse. Ses cheveux noirs comme du jais rebondissent sur ses épaules, luisants, comme animés d'une vie propre, avec la même vitalité qui semble émaner de tous les atomes de son corps. Olivier a du mal à garder la tête froide. Il en bafouille :


- Je… non, on n’y a pas réfléchi. Enfin, si. On a juste dit que si l’un d’entre nous était tenté il devait en parler à l’autre d’abord. Et, si cela dérapait malgré nous, que seul le flirt était autorisé.
- Et bien voilà ! On y arrive… C’est ça que j’appelle des règles. Et tu penses réellement garder le contrôle si cela dérape ?
- Je pense, oui. Cela dépend avec qui.
- Et avec moi ?
Olivier tente de dissimuler son malaise. Il a l’impression d’être sur des charbons ardents, jouant avec le feu avec la plus irrésistible des tentatrices. Coralie dégage une telle aura de sensualité dans ses gestes, ses postures, qu’elle semble rayonner d’une force sulfureuse, ce qui la rend encore plus envoûtante. Et elle d’une beauté à couper le souffle dans son kimono en soie qui, volontairement écarté sur le haut, laisse ses seins découverts. La ceinture qui l'enserre met admirablement en valeur sa taille souple et évasée.
Encore plus troublé, la gorge sèche, il n’arrive plus à parler, de peur d’articuler un croassement autant inaudible que ridicule. Avec la souplesse d’un serpent, elle se lève et lui tend la main.


- Viens.
Sa voix douce est comme une caresse. C’est dans un état second qu’il saisit sa main et se laisse guider à l’intérieur de la villa. Il croise plein de monde sans les voir, comme aveugle, comme si c’était quelqu’un d’autre qui se laissait entraîner dans une chambre. Une porte claque, et il se retrouve sans savoir comment collé contre un mur, enlacé par Coralie qui se colle étroitement à lui. La chaleur de son corps et ses formes affriolantes lui provoquent instantanément une érection incroyable qu’il ne peut maîtriser. Un dernier sursaut de conscience le fait réagir.
- Attends, Coralie… Il ne faut pas…
Celle-ci n’a qu’à se hisser sur la pointe des pieds pour le faire taire. Ses lèvres humides et chaudes ont une infinie douceur, et il est impossible de ne pas répondre aux délicieuses sollicitations de la langue qui s’est déjà habilement faufilée entre ses dents. Olivier y répond malgré lui et découvre aussitôt qu’elle embrasse divinement bien, avec un art consommé à rendre n’importe quel homme fou de désir. C’est dans cet état qu’il se retrouve rapidement, lui mordant presque sauvagement la bouche alors qu’elle ne cesse de le provoquer en l’embrassant voluptueusement, ondulant en même temps des hanches contre lui. N’ayant jamais échangé un baiser aussi long et aussi fougueux, il doit s’écarter un instant pour reprendre son souffle. Le désir qu’il lit dans ses beaux yeux en amande lui donne le vertige.

Il voit s’entrouvrir ses belles lèvres sensuelles et respire en même temps son parfum capiteux. Il comprend alors qu’il est un homme perdu. Jamais aucune femme ne lui a fait autant d’effet, et ce n’est pas son kimono qu’elle ouvre lentement, dévoilant son corps complètement nu, qui lui fera reprendre ses esprits. Même dans l’obscurité, son corps est pâle et plein de volupté, si rayonnant de fièvre qu’il en semble vivant. Alors que le corps de sa fiancée avait du mal à l’émouvoir, animé d’une sensualité si brève et morose, celui-ci le remuait d’une fougue incontrôlable. Affolé, il ne peut s’empêcher de laisser glisser son regard sur le fin triangle de boucles brunes qui tranche sur la blancheur de sa peau, à l’intérieur de ses cuisses. Son regard remonte le long du corps élancé, des hanches souples aux petites pointes roses qui se dressent aux bouts de seins fermes et orgueilleux. Coralie sourit devant son air émerveillé, ce qui le fait rougir davantage. Elle revient se blottir entre ses bras, cherchant aussitôt sa bouche. Affamées, leurs lèvres se retrouvent avec une telle fougue qu’il se rend à peine compte qu’elle est en train de tirer sur sa ceinture, déboutonnant ensuite son pantalon pour le laisser tomber à terre. Il se retrouve à moitié nu sans trop savoir comment, frémissant d’extase alors que cette même main féminine, extrêmement experte, glisse sous la chemisette, sur sa peau, sur son ventre, lui faisant l’effet d’une décharge électrique. N’y tenant plus, il la prend de vitesse en finissant de se déshabiller lui-même, ôtant sa chemisette. Elle se presse aussitôt contre lui en frissonnant de volupté.

Leurs mains se frôlent en se croisent, partant avec extase à la découverte de leurs corps nus qui, soudés l’un à l’autre, les enflamment d’une ardeur insoutenable. Leur excitation mutuelle leur donne toutes les audaces, et leurs bouches se mettent vite à haleter l’une contre l’autre avec une faim grandissante. Pendant ce temps, Coralie ne cesse de lui caresser le ventre et la poitrine, jouant avec ses nerfs en descendant de plus en plus bas, glissant régulièrement le long de ses hanches à la base desquelles elle esquisse une série de frôlements sadiques, frôlant son sexe qui vibre d’impatience, dur à lui faire mal, se dressant davantage à chaque fois qu’elle s’y approche.

Olivier n’a jamais été aussi excité, avançant son ventre, tendu en vibrant au-devant des doigts féminins. Quand elle se met à genoux devant lui, déposant sa bouche au creux de l’aine, glissant par des attouchements furtifs sans aller droit au but, il grogne d’impatience tout en s’agrippant à ses cheveux, cherchant à la guider vers une caresse plus précise. Elle cède à ses prières, parcourant d’une langue vivace toute la longueur d’un sexe énorme, dur et gonflé, qui ne cesse d’augmenter alors qu’elle le taquine savamment. Olivier en crie de plaisir, au bord de l’évanouissement. Pour crier aussitôt de frustration lorsqu’elle l’abandonne, le reprenant avec sa main, tout en l’effleurant de la pointe d’un sein, alternant les deux caresses avec une science infinie. Puis elle rejoue avec sa bouche, lui titillant le sexe du bout de la langue, le caressant aussi dans sa main pour le guider d’un sein à l’autre. Olivier en perd le sens de la réalité, pris dans un foisonnement de doigts qui le relancent et le quittent, d’une bouche qui vient le happer goulûment pour l’emprisonner dans une exquise ventouse, chaude et moelleuse, puis le lâchant pour le compresser entre des seins fermes et agressifs. Frôlé, massé, aspiré, il ne cesse de crier de stupeur, de plaisir, de déception, selon les caresses qui sollicitent son sexe avec une dextérité et un art incomparables. Il subit ainsi quelques minutes ce traitement insoutenable, livré à la pression des seins, la torride succion de la bouche, l’étreinte experte des mains, mais s’avoue vite incapable de résister longtemps à cet affolant ballet qui ne cesse de recommencer le cycle. Le plaisir touche à la souffrance. Si intensément qu’il finit par creuser les reins à l’annonce de l’épanchement imminent. Elle le devine et le relâche juste à temps. Se redressant, elle se serre langoureusement contre lui, lui murmure à l’oreille :


- Alors, on s’arrête là ou on continue ?
Ses yeux brillent dans la pénombre, gourmands et espiègles. Elle joue avec lui comme une chatte avec une souris. Sans vergogne, elle prend son sexe dans sa main. Là encore, la pointe de ses seins lui fait mal tant elle le désire. Elle éprouve cette sensation étrange mais caractéristique de relâchement dans son bas-ventre et doit se reprendre. Malgré elle, Coralie est loin de rester insensible au charme de ce beau garçon. Il a quelque chose de fragile, de vulnérable, qui la touche beaucoup plus qu’elle ne le voudrait. Comme à chaque fois, elle déborde d’ingéniosité et d’habileté quand il s’agit d’amour, avec une perversité sans limite, mais avec lui elle a du mal a garder la tête froide, luttant contre ses émotions alors qu’elle s’amuse avec ses nerfs. En vérité, son désir était sans doute plus grand que le sien. Pour ne pas se trahir alors que son sourire narquois dément ses pensées, elle se remet à genoux devant lui, approchant sa bouche de la virilité mâle, vérifiant sa consistance. Long et dur, son pénis est superbement dressé, et l’envie de l’avoir en elle la fait frémir comme une jument en chaleur. Elle se remet debout, lui lèche le cou, le menton, le visage, et le fait bondir quand elle lui mordille sauvagement le lobe de l’oreille. Elle lui demande encore :
- Si on passait aux choses sérieuses ?
Il n’a pas la force de répondre, aussi se contente t- il de la prendre par les mains et l’entraîner vers le lit. Elle l’attire aussitôt avec insistance et il bascule sur elle. Avec dextérité, elle lui enfile un préservatif si vite que c’est à peine s’il s’en rend compte. Il se montre brusque dans sa hâte tandis qu’elle le guide en elle. Le pénis se convulse dans sa main quand elle écarte davantage ses cuisses, poussant ses hanches en avant pour le sentir au plus profond de son ventre. Elle crie, car son désir est insupportable, mais quand il tente de reculer, elle l’enserre de ses jambes pour le retenir.


- Vas-y, continue…
Il se penche et, d’un coup de reins bien dosé, pénètre dans une féminité déjà brûlante, déjà trempée, entamant un mouvement de va et vient déchaîné. Sa partenaire pousse le ventre pour qu’il la prenne plus profondément encore, émettant des petits cris frénétiques, des encouragements syncopés, signifiant à quel point elle apprécie la fougue de sa jeunesse. Olivier ne se retient qu’avec une difficulté extrême. Il essaie de régulariser sa respiration et les pulsations de son cœur. Il fait le vide dans sa tête. Et, malgré son excitation insoutenable, réussit à se contrôler. La nature l’a doté d’une résistance et endurance extraordinaires, des qualités qu’il s’ignorait jusque là, sans doute peu exploitée dans les rapports fades et rapides qu’il entretenait avec une fiancée sans expérience. Ebloui de ses propres ressources, il prolonge à dessein cet instant où l’appétit vient, savourant cet instant unique, se délectant de cette faim vivace. La plupart des gens ignorent leur corps. Ils cèdent impulsivement, se rassasiant vite, pressés d’en finir. Avec cette femme, Olivier apprend à se connaître davantage, à maîtriser ses instincts, à les utiliser afin de mieux jouir de ses propres dons et mieux faire jouir sa partenaire. Une discipline qu’il utilise à la perfection alors que Coralie se déhanche avec une rage forcenée, se levant d’un bond alors que l’orgasme la frappe comme la foudre. Maintenant, il sent que le moment est venu, que le bouquet d’artifice est prêt. Accélérant le mouvement, il la fore avec une violence inouïe, puis explose à son tour dans ses entrailles. Quand elle perçoit les jets spasmodiques et brûlants, Coralie est terrassée par un deuxième orgasme.

C’est tremblante de fièvre qu’elle émet un long gémissement de bête anéantie. Elle s’effondre sur le lit, haletante, le corps couvert de sueur. Mais le répit est de courte durée. Olivier n’a pas le temps de s’affaisser sur elle que Coralie le retourne sur le dos, s’empale sur lui en poussant un feulement de femelle en rut. Elle y va de bon cœur, se soulevant, se laissant retomber, poussant des hanches et du bassin pour mieux faire pénétrer le pénis dans son intimité ruisselante, s’agitant de telle sorte qu’il frotte bien contre le clitoris, qu’il adhère aux endroits les plus érogènes de sa féminité exacerbée. Ravi, il lui laisse mener la danse, la laissant prendre sa revanche alors qu’elle s’est laissée auparavant surprendre. Malgré la hâte avec laquelle elle s’est jetée sur lui, Olivier est heureux de constater qu’il assure toujours. Son pénis ne cesse d’augmenter de dimension, atteignant des proportions insoupçonnées. Il se sent indestructible, aussi rigide qu’une barre de fer. Coralie ne peut que s’en apercevoir en continuant de s’empaler dessus avec délices. Elle est encore plus trempée. Déjà, elle a encore perdu.

Mais elle espère bien accomplir encore le grand voyage et se trémousse avec l’habilité d’une gymnaste. Souple, contorsionniste, endurante, elle est tout cela à la fois. Elle tombe et retombe sur la colonne de chair palpitante, en proie à un délire jamais atteint devant l’impétuosité de son amant. Celui-ci, malgré ses ressources, commence à déposer les armes. Il n’en peut plus, se retenant à grande peine, serrant la mâchoire, concentré pour retarder au maximum l’échéance fatale. Mais il sent la pression du flux qui monte. Et avec ça, Coralie qui continue à agiter la croupe comme si elle était possédée par un démon lubrique qui en voulait toujours plus. Le plaisir monte et grandit, impétueux comme une vague géante.

Enfin, il éclate. Sa semence jaillit par longues saccades. Il lui semble qu’il ne cesse jamais d’éjaculer, se vidant de toute force, de toute énergie. Tandis qu’il ne cesse de trembler et crier son plaisir, elle continue de l’enfourcher, posant les mains sur ses épaules pour le clouer au lit, le retenant prisonnier sous elle. Il s’agite et rue si violemment qu’il la désarçonne presque, mais elle s’accroche avec vigueur quand elle se met aussi à perdre, criant avec lui dans la même mélodie. Puis, ébahis, ils se contemplent en silence, se sourient. Leur joie est si incandescente qu’elle illumine la pièce d’une énergie nouvelle, réveillant d’autres appétits.



La villa est si grande que Maud en perd son sens de l’orientation. Elle s’affole, un peu décontenancée par tout ce qu’elle y voit. Partout où elle va, ce n'est que débauche et luxure. La soirée a vite dégénéré en joyeuse pagaille orgiaque et échangisme débridé. Une femme de cinquante ans, serrée dans un pantalon et un boléro de satin jaune électrique, vient de faire tomber le slip de son jeune amant – de vingt ans son cadet - lui saisissant le sexe et le secouant avec une vigueur incroyable, comme cherchant à l’étirer davantage alors que ses proportions sont plus que considérables. Maud en a mal pour lui. Plus loin, un superbe noir oscille sur place, les yeux révulsés, avec un mépris total du rythme, tandis que sa compagne, adossée au mur, le contemple avidement, emprisonnant de ses doigts le tissu de son pantalon, et serrant avec une insistance sans nuance la bosse qui s'y dessine. Juste à côté d'eux, un jeune couple se caresse mutuellement, à un stade plus avancé. C’est la femme qui a pris les initiatives en emprisonnant dans sa main l’énorme pénis de son compagnon, se penchant pour le prendre dans sa bouche avec un appétit vorace. Maud les dépasse vivement, prenant garde de se montrer la plus discrète. Etrangement, il règne dans toute cette débauche un respect total, où toute sollicitation est bannie, évitant ainsi les malaises et les conflits. Aucune proposition indécente ne lui a été imposée. Juste des regards insistants, dans l’attente de son approbation. Tous ces regards chargés de désir flattent son ego, elle se sent malgré elle la femme la plus belle et la plus désirable. Troublée, elle ouvre discrètement une porte, et se retrouve témoin d'un rapport sexuel déjà bien entamé entre un homme et une femme de quarante ans. Tous deux sont étendus sur un lit, étroitement enlacés, la femme en dessous, caressant énergiquement le sexe de son partenaire tandis que son bassin le sollicite impudiquement, appelant un contact plus intime, enroulant ses jambes autour des hanches de son ami.

N'y tenant plus, elle lève ses hanches, guidant en même temps le sexe durci vers son orifice vaginal. L’homme halète, pénétrant doucement sa maîtresse, centimètre par centimètre. Il atteint enfin son but, puis, fou de désir, accélère vite le rythme, pilonnant la femme puissamment, allant plus loin en elle, la clouant comme un papillon pris de frénésie. Les soupirs de cette dernière n'ont rien de douloureux, et Maud les entend encore résonner dans ses oreilles tandis qu’elle s'éloigne. Ce rôle de voyeuse, tout en la mettant mal à l’aise, l’excite prodigieusement. Un univers incroyable s'offre à elle, un monde qui bouge, qui vit, qui aime, qui brave les interdits, où chacun assouvit ses passions et ses envies avec une frénésie virevoltante. Sa rêverie est brutalement interrompue lorsqu’un jeune homme, l'air hagard, la percute violemment. Il articule mollement.


-" Merde, regarde où tu mets les pieds !"
Son regard vide glisse sur Maud. Il est nu, excepté son slip qui lui tombe aux chevilles, le faisant trébucher à chaque pas de façon grotesque. Il est complètement ivre, tenant à peine sur ses jambes. Il tombe lourdement, tente de se remettre sur ses jambes, puis retombe sans grâce. Deux femmes plus âgées, bien conservées et à moitié dévêtues, le suivent lentement, riant sous cape et échangeant des coups de coude. L'une d’elles glousse :
-" On se demande ce qu'il a perdu le plus ce soir : son pucelage ou son équilibre ?"
Maud active le pas. Elle pénètre d’un coup dans une vaste cuisine. Des invités s’y trouvent déjà, s’affairent à préparer des cocktails. L’un d’eux se tourne vers Maud.


- Un Perroquet ?
- C’est alcoolisé ?
Il hausse les épaules.
- Bien sûr, quelle question !
- Alors non-merci. Je voudrai plutôt un jus d’orange, quelque chose de frais.
- Comme tu veux ! Vas-y, sers-toi, je ne m’occupe pas de ce genre de boissons, ma réputation en dépend !
Il est légèrement saoul, mais pas méchant, un sourire béat illumine stupidement son visage. Maud le contourne et va se servir dans le frigo. Elle trouve son bonheur, et au moment de refermer la porte sursaute soudainement lorsque des mains douces la saisissent aux hanches.


- Alors, ma jolie, on me laisse tomber !
- Jessica, tu m’as fait une de ces peurs ! Et dis donc, je te signale que c’est toi qui m’as laissé tomber, tu buvais littéralement les paroles de ta copine, suspendue à ses lèvres et en extase !
- Avec cette idiote, tu rigoles ! Mais il faut bien que je fasse des efforts, c’est notre hôtesse, Lydie. Elle nous organise avec son mari des soirées de ce genre tous les week-end. C’est un couple libertin et solide, amoureux depuis plus de quinze ans.
- Et avec qui tu as déjà couché évidemment ?
- Avec Lydie ? Bien sûr… C’est juste un plan cul ! Dis, cela me plaît que tu sois jalouse, j’adore ça, tu es encore plus belle en colère !
Maud est brusquement consciente d’être en effet aussi capricieuse et irritée qu’une maîtresse abandonnée, et cette constatation la laisse sans voix. Comment peut-elle réagir ainsi, faire une scène de jalousie à une autre femme ? Cela la plonge dans un tel désarroi que c’est à peine si elle réalise que Jessica s’est encore approchée. Cette dernière profite de son avantage et veut la plaquer contre le mur, entre le frigo et un meuble, mais d’un sursaut brusque Maud lui échappe. En voulant se dégager elle la frôle, de tout son corps, et se sent tressaillir malgré elle à ce simple contact. Elle trouve son salut en se précipitant vers le jeune homme qui voulait lui offrir à boire.


- Qu’est-ce que vous préparez maintenant ?
- Tequila frappée. Crois-moi, ça remet les idées en place.
- Dans le bon sens ou dans le mauvais ?
- Cela dépend de ce que t’entends par-là ! Disons que ça fait perdre la tête, mais c’est sans risque.
Maud jette un coup d’œil vers Jessica. Celle-ci l’observe en silence, tous prés.
- Alors ce n’est pas pour moi. Il me faut toute ma lucidité, je vais vraiment en avoir besoin.
- Comme tu veux.
- Merci quand même.
Elle sort de la cuisine mais, avant de franchir le pas de la porte, ne peut s’empêcher de se retourner, un petit sourire mutin au bord des lèvres, dévisageant Jessica, de haut en bas, avec une lueur espiègle. Celle-ci, légèrement déhanchée, la fixe également, l’enveloppant d’un long regard avide. Maud est encore surprise de la trouver si attirante, prenant un réel plaisir à contempler une silhouette féminine comme un homme le ferait. Jessica a vraiment une ligne à couper le souffle, un mélange de beauté animale et de sex-appeal. Grande, blonde, elle a des yeux verts qui irradient, adoucissant les traits aristocratiques, presque durs, de son visage fin et étroit. Sa bouche épaisse arbore une moue voluptueuse, exprimant souvent un appétit sensuel, un désir primitif. Elle est indécente dans son short ultra court, montrant ainsi les plus belles jambes du monde, longues et fuselées, et le t-shirt qui lui colle à la peau dessine avec netteté chaque ligne de ses seins laiteux et épanouis.

Troublée, Maud baisse les yeux, de peur de se trahir. Elle se comporte vraiment comme une garce, cela ne lui ressemble pas d’allumer avec une telle audace. En tout cas, c’est là un talent qu’elle s’ignorait et qui fait son effet puisque Jessica la rattrape alors qu’elle franchit la baie vitrée qui mène au jardin, la colle précipitamment contre un saule pleureur dont les branches tombantes les dissimulent aux regards curieux. Maud pousse un petit cri surpris, prisonnière entre les bras de Jessica. Cette dernière resserre son étreinte, l’observant d’un curieux regard. Maud s’étrangle d’indignation :


- Arrête, c’est pas drôle, tu me fais peur !
- Et toi arrête de m’allumer, tu me rends folle, t’es inconsciente ou quoi !
- Prends pas tes désirs pour des réalités. Lâche-moi, je t’en prie !
- Maud, qu’est-ce que tu fais ici alors ? Tu en meures d’envie, je le sais !
- Non, c’est faux, j’aime les hommes, j’aime mon mari ! Toi, si tu veux juste un plan cul de plus, va retrouver ta Lydie !
- Tu es beaucoup plus qu’un simple plan cul… Si tu savais comme tu me rends folle !
Ces aveux laisse Maud sans voix. Elle se sent gagnée par une trop agréable faiblesse. Jessica en profite pour se souder à elle de toutes ses forces, puis de souples mouvements du bassin commence à onduler, se frottant tout entier contre elle, exécutant une danse lascive qui la fait haleter.


- Maud, je te désire tant !
Elle noue ses mains autour de son cou, cherchant sa bouche. Maud la lui refuse, tournant la tête en tout sens pour lui échapper, gémissant des protestations étouffées. Jessica réussit enfin à l’embrasser, fouillant sa bouche avec volupté et redoublant d’efforts lorsqu’elle sent sa compagne mollir entre ses bras. Bouche ouverte, éperdue, Maud a du mal à respirer, grisée par la langue agile qui s’enroule autour de la sienne, la relançant et la provoquant de tendres sollicitations avec une expérience incomparable. C’est la première fois qu’une autre femme l’embrasse, et c’est tout son être qui s’émeut, s’enflamme, comme si son corps appelait de toutes ses forces ce genre de contact. C’est un baiser d’abord léger, doux, mais terriblement long. Maud, sans participer, en perd quand même le souffle, haletante. Elle penche la tête en arrière, cherche de l’air. Jessica en profite pour couver sa gorge de baisers enfiévrés, glissant vers son menton, puis revenant vers sa bouche. Maud baisse vite la tête, s’offrant au baiser. Sa langue s’enroule cette fois-ci autour de l’autre, déjà consentante, déjà impatiente.

Soudain, le baiser se fait plus brusque. Presque féroce. Maud ferme les yeux, poussant des râles ininterrompus. Leur bouche se dévore dans la fureur d’un même désir, s’interrompant un bref instant alors qu’elles tentent de reprendre leur souffle, se dévorant du regard avec le même ravissement. Pour se chercher aussi vite de la bouche, de la langue, se délectant de leur salive qui se mélange goulûment. Maud se sent perdre pied, saisie par une sensation déconcertante, celle de se détacher de la terre, d’atteindre un passage vers un éden aussi inconnu que merveilleux. Maintenant, ses yeux sont ouverts, écarquillés de stupéfaction et c’est dans une sorte de brume enchantée qu’elle distingue des silhouettes devant elle, qui bougent lentement. Il lui faut un certain temps pour réaliser qu’on est en train de les observer et cette constatation lui permet d’échapper au tourbillon dans lequel elle sombrait. Horrifiée, elle se détourne de la bouche vorace, s’écrie avec désespoir :


- Arrête, on nous regarde !
- Rien à foutre !
Maud la repousse violemment et s’enfuit à toutes jambes. Jessica lui court après, se dresse sur son chemin. Elle est hors d’elle.
- Qu’est-ce qui te prend, bordel de merde ! Tu sais ce que tu veux à la fin ?
- C’était mal et obscène, ce que tu viens de faire… Et arrête d’être vulgaire comme ça !
- T’as honte de moi ou quoi ! Je suis quoi pour toi exactement ? Un monstre sans cœur ! C’est ça, hein ? Lesbienne et libertine, j’ai tous les vices du monde !
Jessica la lâche, marche à reculons avec une détresse poignante, comme sonnée par ce qu’elle vient de dire et de réaliser brusquement. Sa voix est brisée lorsqu’elle reprend


- Tu peux partir, vas-y, je ne te retiens pas ! Je t’aime moi, comme tu es, sans te juger, alors qui tu es pour me juger ? Tu te crois meilleure peut-être ? Allez, fous le camp, dégage, je ne veux plus jamais te revoir !
Il lui faut un terrible effort pour prononcer ces derniers mots. Pour dissimuler son désarroi, elle rebrousse vite chemin, regagnant la maison au pas de course. Maud la laisse partir, trop accablée pour la retenir. Jessica lui a dit qu’elle l’aimait, et jamais de telles paroles ne l’avaient autant bouleversées, l’oppressant d’une joie indescriptible. Son cœur bat à tout rompre. Elle lève un regard désespéré au ciel, comme quêtant un signe parmi toutes les étoiles qui brillent dans la nuit. Ses mains tremblent alors qu’elle essaie d’ouvrir la portière de sa voiture, se trompant à plusieurs reprises de clefs. Puis elle s’immobilise, indécise. Elle est si bouleversée par cette abondance d’émotions qu’elle avait failli en oublier son mari ! Elle reprend le chemin qui mène à la villa, se dirigeant vers la pergola. Dessous, Jessica forme un cercle avec quelques amis, se passant des joints, exhalant de longues bouffées méditatives. Son visage s’éclaircit de joie lorsqu’elle la voit réapparaître. Elle abandonne aussitôt ses amis, se précipite à sa rencontre.


- Je suis contente que tu sois revenue. Excuse-moi, je ne pensais pas ce que j’ai dit…
- Non, tu avais raison. C’est à moi de m’excuser, je n’ai pas à porter le moindre jugement sur tes actes, ou sur ta façon d’être. Je te promets de ne plus recommencer. Je peux rester ?
- Bien sûr, rien ne me fait plus plaisir.
Maud jette un regard anxieux autour d’elle.
- Tu n’as pas vu Olivier ? Il était là tout à l’heure.
Le visage de Jessica se ferme. Elle hésite avant de répondre.
- Il est allé à l’intérieur avec… avec Coralie.
Maud accuse difficilement le coup. Le sang semble se retirer de son visage alors qu’elle balbutie :
- Tu veux dire pour… pour faire l’amour ?


Là, Jessica ne peut s’empêcher de s’emporter. La crédulité de Maud l’excède.
- Attends, mais tu t’attendais à quoi en venant ici ? A passer toute la soirée à jouer aux cartes ? Si Olivier est parti avec Coralie, c’est qu’il en mourrait d’envie et qu’il doit se passer ce qui devait se passer. C’est le destin. Dis-toi qu’il te reviendra plus expérimenté et plus amoureux, cela va donner un coup de fouet à vos relations futures.


- Mais je croyais que vous faisiez ça côte à côte, chacune avec votre partenaire, pour vous regarder en même temps ?
- On peut le faire dans la même pièce ou dans des chambres séparées, on a tous nos codes et nos préférences, mais Coralie n’obéit à aucune règle tu sais… Faire cela séparément offre de nombreux avantages, comme ne pas être dérangé et distrait par l’autre couple et pouvoir ainsi se consacrer pleinement au plaisir de son partenaire. Franchement, vous connaissant tous les deux, je suis persuadée que vous seriez incapable d’échanger de partenaires en restant à proximité. Vrai ou faux ?
- C’est vrai… Je crois que cela me bloquerait.


L’estomac retourné par l’indignation et la colère, Maud pense au corps viril de son fiancé, ses caresses et ses baisers qui couvent en ce moment le corps d’une autre femme. Son imagination échappe à son contrôle. Elle est incapable de chasser de son esprit les images qui l’assaillent, celles des actes obscènes que son fiancé et Coralie doivent accomplir ensemble. A son dégoût monte une excitation perverse qui l’envahit brutalement, lui donnant des bouffées de chaleur irrépressible. Elle est encore sous le choc lorsque Jessica la guide à l’intérieur. Et c’est ainsi, au hasard des scènes de débauche et des couples enlacés un peu partout, que Maud surprit son fiancé et Coralie dans une chambre. Des actes qui dépassaient de loin ce qu’elle s’était imaginée. Les jambes tremblantes, elle se laisse de nouveau mener par Jessica qui ne la lâche plus jusqu’au salon, où des couples à moitié débraillés dansent un rock. Un homme corpulent, tenant à peine sur ses jambes, perd l’équilibre et percute Maud de plein fouet, l’envoyant promener sans ménagement sur un fauteuil. Aussitôt, Jessica se précipite à son secours, après avoir envoyé une insulte bien sentie au danseur maladroit.


- Maud, ma chérie, ça va ? Pas trop mal ?
Maud grimace, se tenant l’épaule.
- J’ai mal à l’épaule gauche, c’est assez douloureux. Ici.
- Fais voir.
Elle se positionne derrière elle, lui massant légèrement la zone endolorie d’un geste expert. Maud pousse un petit soupir de bien-être.
- Hmm, ça fait du bien…Continue comme ça et je t’épouse tout de suite !
- Attention, je vais te prendre au mot !
Jessica lui reprend la main d’un geste autoritaire, l’entraînant vers une chambre vide. En y pénétrant, Maud résiste un peu, inquiète. Jessica referme la porte derrière elle en la grondant.
- N’aie pas peur, je ne vais pas te violer. Aux grands maux les grands remèdes, je vais te faire un massage dont tu me diras des nouvelles ! Allez, retire ton haut, et ne te fais pas encore prier.
Maud s’exécute. Elle retire son haut avec précipitation, à l’instant même où Maud ôte également son t-shirt, sans la moindre raison. Elle n’en donne aucune en se collant étroitement contre elle, cherchant à lui faire tomber son pantalon avec une dextérité étonnante, et elle y serait arrivée si Maud ne s’était tournée aussitôt pour juste exposer son dos nu. Elle s’étend vite sur le lit, sur le ventre.

Jessica se positionne sur elle, au-dessus des fesses, commence à la masser. D’abord les épaules, ensuite le haut du dos. Ses mains sont fraîches, douces, rampent délicatement sur la peau, avec des doigts habiles qui s’enfoncent et malaxent sur tout ce qui offre une cavité, un pli, sans épargner la moindre surface. Maud ferme les yeux, se décontracte, exhalant malgré elle un inaudible râle de plaisir. Son corps à demi-nu repose voluptueusement, souple, à la peau satinée, au dos cambré, ses longs cheveux noirs forment un manteau sombre autour de sa tête alanguie, tranchant sur le blanc immaculé de l’oreiller et des draps. Elle est belle de grâce et d’une naïve sensualité, abandonnée, offerte… Jessica, en la contemplant, perd sa belle assurance, ses gestes deviennent moins précis. Elle hésite longuement, brusquement timide, avant de se lancer.


- Maud, tu peux te retourner s’il te plaît.
Cette dernière ne bouge pas, comme statufiée, et Jessica sent la panique la gagner, la gorge nouée. Enfin, Maud répond d’une voix mal assurée.
- D’accord.
Elle se retourne doucement, dévoilant la délicatesse de ses petits seins fermes, aux lignes si pures, et se contorsionne un instant, pour s’installer confortablement sur le dos. Ses bras raidis et ses doigts agrippés aux draps trahissent son anxiété, mais Jessica ne lui dit rien, tout aussi nerveuse.

Toujours à genoux, penchée sur elle, elle se remet à lui masser les épaules, mais ses mains sont secouées de tremblements qu’elle ne peut contenir, et il lui faut un certain temps avant de retrouver la maîtrise de ses gestes. Maud s’est entre-temps détendue, repose innocemment, docile, encore plus désirable. Jessica bat des cils, le feu aux joues. Elle s’enhardit, ses gestes deviennent plus légers, se font caresses, glissent vers le visage. Maud se laisse faire, ses seins tendus montant et descendant nerveusement au rythme de sa respiration agitée. Les doigts experts effleurent ses joues, puis épousent étroitement chaque courbe du visage, dessinent chaque détail, avec une minutie raffinée, une délectation sensuelle. Maud sent exister sa bouche, son nez, ses yeux, elle semble découvrir chaque atome de son corps comme elle ne l’avait jamais ressenti. Stupéfaite, elle ouvre grand les yeux, mais ceux-ci sont aveugles, tandis qu’elle perçoit des ondes électriques la submerger, des sensations nouvelles la parcourir de la tête aux pieds. Les mains redescendent, caressent son cou, effleurent son thorax, avant d’escalader millimètre par millimètre le sommet de ses seins, en une lente et sadique progression, dans une attente délicieusement insupportable. Maud commence à gémir doucement, une plainte exaspérée qui la fait se crisper d’impatience. La caresse se fait plus précise, plus appuyée, elle sursaute brusquement, tête rejetée en arrière. Des frissons naissent à l’extrémité de ses seins tendus et descendent délicieusement vers son bas-ventre. Une douce chaleur l’irradie tout entière. Gémissante, elle se sent perdre le contrôle. Pourtant, l’image de son fiancé et son fils apparaissent soudain devant ses yeux, comme une photo projetée, floue, abstraite… Cela suffit à la sortir brièvement de sa faiblesse.


- Non, non, il ne faut pas…On va se faire du mal, dit-elle en geignant.
- Au contraire, on va se faire du bien. Enormément de bien…
Et, sourde à ses protestations, Jessica se penche lentement vers sa poitrine, saisissant entre ses lèvres le bourgeon délicat d’un sein frémissant qu’elle humidifie d’une langue vorace. La caresse prend Maud par surprise. Elle se tend violemment, creusant les reins, s’appuyant sur les coudes, et cette position fait saillir orgueilleusement ses seins.


- Arrête, pas ca ! gémit- elle, paniquée.
Pourtant, elle se cambre encore plus, pointant ses seins au-devant de la caresse, et contemplant la scène avec émerveillement. Puis, sans force, retombe mollement sur le lit avec un soupir d’abandon. Impitoyable, Jessica va d’un sein à l’autre, happant les pointes avec une avidité perverse, achevant d’exacerber les sens de sa partenaire affolée. Cette dernière vibre écartelée sur le lit, s’efforçant de contenir la houle qui anime son ventre. Elle dandine de la tête en tout sens, s’accrochant comme une noyée aux cheveux de sa complice.


- Jessica… chuchote t- elle. Jessica…
C’est comme une prière, une extase qui l’éblouit. Elle s’en laisse griser, roucoulante, les yeux écarquillés. Elle tend le cou en avant, sollicitant le baiser de toutes ses forces, avec toute l’exaspération d’une femme qui se sait perdue. Jessica répond vite à l’invite, leurs bouches se soudent, affamées, audacieuses, s’affrontant dans la fougue d’un même désir. La volonté de Maud se brise, balayée par un torrent de sensualité qui l’emporte avec une fureur dévastatrice. Elle n’y résiste pas, vaincue. Depuis quelques années déjà, elle s’est imaginée cette situation tant de fois, s’en est torturée, allant du plaisir à l’angoisse, luttant contre elle-même, essayant d’y échapper, désemparée, haletante… Et maintenant elle est emprisonnée dans les bras de cette femme, livrée corps et âme, sans défense, en savoure le plaisir et ses excès. C’est comme dans un rêve qu’elle voit Jessica se lever brusquement pour se déshabiller hâtivement, retirant ses habits comme s’ils étaient en feu. Son impatience la rend maladroite, et un instant elle se retrouve déséquilibrée, sautant sur un pied avec maladresse, son short ultracourt coincé sur ses chevilles. Elle tombe en avant, dans les bras de Maud, qui l’embrasse goulûment, l’encourageant à se dépêcher davantage. Elles se cognent les dents, se frottent le nez, soudain aussi gauches l’une que l’autre, Jessica se démenant comme un diable avec son short. Elle s’en débarrasse enfin, s’assoit aussitôt pour ôter vivement son string. Enfin nue, elle se redresse, fière, superbe, faisant bomber sa poitrine, cambrant son dos, ravie de provoquer un tel trouble chez sa partenaire qui, émue, rêveuse, la déshabille des yeux avec un désir impétueux. Ce corps somptueux semble sculpté dans de l’ivoire, lisse, ferme, aux courbes les plus exquises, dont la peau satinée et crémeuse reflète délicatement la lumière qui brille au plafond. Les seins épais, ronds et généreux, aux aréoles étonnamment larges, se dressent comme des fruits mûrs gorgés de sève, si beaux et si tentants.

La toison pubienne est fine, blonde et soyeuse, presque transparente sur le blanc de la peau veloutée, attirant irrésistiblement le regard, ce que fait Maud sans pouvoir se retenir. Cette contemplation muette achève de la troubler complètement, et c’est d’un soupir à peine audible qu’elle la supplie de la rejoindre. Maud se penche sur elle, entre ses jambes, lui prend les mains, et les presse sur ses seins.


- Touche-les, Maud, ils sont à toi…
Maud pousse un gémissement ravi, stupéfaite de sentir le raidissement des mamelons qui pointent et s’enfoncent au creux de ses paumes, la marquant d’une piqûre cuisante, excitée de les sentir si vivants, durs et gonflés, roulant entre ses doigts. Jessica ferme les yeux, se laisse faire avec un long frisson voluptueux qui lui donne la chair de poule.


- Maud ! Oh, Maud, n’arrête pas… murmure t- elle dans un souffle.
Elle savoure cette exaltante sensation quelques secondes, puis enfin se dépêche de la dévêtir à son tour. Maud se soulève pour lui faciliter le travail, secouée de tremblements nerveux, le cœur battant. Elle a le vertige, tout son corps vibre de désir. Une excitation intolérable lui assèche la gorge. La chambre semble tournoyer autour d’elle, ainsi que le corps nu de Jessica qui s’active fébrilement à la déshabiller totalement. Quand elle retrouve ses esprits, elle est nue, frissonnante, écartelée, bouche ouverte pour pousser des gémissements de bonheur tandis que Jessica lui lèche le cou, passant les bras sous ses reins pour l’enlacer étroitement. Elle se frotte contre son corps, seins contre seins, les pointes érigées s’agaçant mutuellement, pubis contre pubis, et ce doux contact les fait haleter, les brûlant à vif, comme la plus insoutenable des caresses. Elles s’étreignent avec passion, se renvoyant leurs bonds, leurs élans, étouffant leurs soupirs dans des baisers avides, s’étourdissant de leur peau, de leur chair. Maud est hors d’elle, la sage et prude Maud est méconnaissable, en proie à une excitation incontrôlable, comme si toutes les digues d’une rivière se rompaient, comme si ce maudit barrage de conformisme qui régissait jusqu’ici sa vie se brisait sous la pression d’une sensualité déferlante. Libérée, elle se laisse transporter par ce tourbillon, renaît à la vie, au plaisir. Elle prend entre ses mains la tête blonde et la soulève en s’exclamant d’une voix rauque :


- Jessica, tu me rends folle… Oui, oui, continue !
Sa voix se meurt quand le visage replonge vers ses seins et quand une main s’insinue entre ses jambes, frôlant son sexe. La sensation est exquise, si aiguë qu’elle en est presque douloureuse. Les auréoles de ses seins s’érigent en pointes violacées, et elle se cambre violemment, écartant davantage les jambes, soulevant les fesses, offrant son pubis avec un mouvement d’une grâce voluptueuse, se mettant à soupirer plaintivement pendant de longues minutes. Son corps se casse en arc tendu avec une souplesse surprenante lorsque les doigts féminins se faufilent au centre même du satin de boucles brunes, dans une vallée de chair intime, s’enfonçant doucement, divisant la fente humide. Jessica la caresse ardemment, avec un mélange de délicatesse raffinée et de fougue contenue. Elle modifie imperceptiblement la position de ses doigts, menant le jeu à sa guise. Maud accueille ce changement par un cri animal. Une grande ride verticale apparaît au milieu de son front et une veine gonflée bat nerveusement le long de son cou. Ses jambes s’ouvrent toujours dans une totale offrande à la main adroite qui va et vient dans la fourche de ses cuisses. Jessica est divine, experte, attentive aux progrès du plaisir qu’elle provoque, s’arrêtant ou redoublant d’efforts selon l’orgasme qui s’éloigne ou s’approche. Maud n’y tient plus, elle émet un râle extasié :


- Je t’en prie, n’arrête pas… Là, oui, c’est bon…
Elle supplie, se tord, roule et s’agite avec impatience. Jessica cesse de la torturer, active sa caresse, allant de plus en plus vite dans son vagin inondé, ouvert comme il ne l’a jamais été, si large qu’il accueille sans aucune difficulté les trois doigts de la main. Elles les fait bouger indépendamment tout en allant progressivement jusqu’au fond, jusqu’où cela lui est possible, attentive à ne pas lui faire du mal. Bien au contraire, Maud semble disposée à accepter bien plus, roulant des hanches et s’empalant avec une sorte d’impatience fébrile, comme possédée par des exigences illimitées. Stupéfaite, Jessica ne fait plus rien, immobilise son bras et sa main. C’est Maud qui s’agite, avance son bassin, choisit son rythme qui s’accélère peu à peu. Enfin, elle se soulève brusquement du lit en laissant monter un cri libérateur, frappée de plein fouet par un orgasme intense, infini, qui l’emporte et dévaste tout, brisant toute pudeur, toute retenue, pour s’exprimer librement. Jessica se coule sur elle, se déhanche, glisse et ondule à l’étourdir, déclenchant d’autres envies, d’autres plaisirs. Maud est surprise de s’éveiller à des appétits plus grands, éblouie de ses propres ressources qu’elle ignorait jusque là, et elle se prête docilement aux audaces de son amie. Celle-ci la guide, la faisant basculer au-dessus d’elle, et c’est naturellement et avec ferveur que Maud entreprend d’explorer chaque courbe de cette peau lisse, dont le doux satin lui brûle les doigts, lui caresse les lèvres, aiguisant un besoin impétueux de tout connaître, de tout apprendre. Ses mains et sa bouche approuvent chaque détail de ce corps magnifique, elle ne se lasse pas d’en découvrir tous ses trésors, tous ses mystères, qui l’enchantent et la comblent. Elle n’a jamais constaté une telle perfection, une telle harmonie, elle s’excite rapidement de cette découverte, avec la folle envie de donner elle aussi du plaisir. Elle se place à genoux, entre les cuisses largement écartées de son amie, y plonge les mains, caressant le sexe trempé, bouleversée par le plaisir qu’elle y prend, jouant avec le clitoris, glissant entre les lèvres intimes, avec un émerveillement sans cesse grandissant. Les jambes de Jessica sont prises de tremblements, son ventre plat se contorsionne, monte et descend dans un rythme effréné, elle balbutie des mots d’amour, des encouragements, puis se tend de tout son corps, poussant un hurlement de fauve blessé lorsque l’orgasme la saisit violemment. Insatiable, curieuse, Maud veut provoquer encore plus de sensations, troublée par le pouvoir qu’elle possède.

Elle s’étend donc sur son bas-ventre, enfouit son visage entre les jambes fuselées, porte ses lèvres sur des chairs tendres, mouillées, en feu, et savoure pour la première fois la féminité la plus secrète, la plus exquise, dont le parfum et les saveurs la rendent folle de désir. De la pointe de la langue elle pénètre au plus profond du vagin, parcoure toute la fente, léchant le calice odorant, pour boire au cœur de l’intimité brûlante. Elle se laisse griser par ce contact capiteux, assoiffée, ivre, allant plus loin, le plus loin possible. Jessica émet des gémissements rauques, agitant les jambes en soubresauts réguliers, contractant les muscles de son ventre, ballottée par un plaisir qui monte et la submerge. Maud décide de brusquer l’orgasme et, comme si elle avait fait cela toute sa vie, porte ses doigts à l’entrée de la vallée inondée, entamant un mouvement rapide de va-et-vient, tandis que sa langue s’agite frénétiquement.

Ses gestes sont autant dictés par une excitation indescriptible que par une envie irrépressible, comme si tout venait spontanément et naturellement du plus profond de sa chair, de son âme. Des pulsions enfouies qui, maintenant qu’elles peuvent s’exprimer, se dévoilent dans toute leur perfection. Des gestes si habiles que Jessica ne résiste pas longtemps, se cambrant à s’en casser le dos, criant son orgasme avec hystérie, anéantie par l’intensité de sa jouissance. Maud ne semble toujours pas repue, continuant de boire la liqueur abondante qui coule entre ses lèvres, avec une gourmandise acharnée.


- Arrête, je n’en peux plus, la supplie Jessica.
Mais elle se laisse faire, ravie des dispositions de sa partenaire, stupéfaite de constater que la ravissante Maud, si respectable, si douce, fiancée et mère d’un jeune garçon, se révèle passionnée, insatiable et experte pour les amours entre femmes. Et elle n’est pas au bout de ses surprises…



Enlacées, Jessica et Maud se cajolent avec tendresse. Elles sont épuisées, rassasiées de leurs ébats torrides qui les ont fait délirer de plaisirs pendant plus de trois heures. Maud ne s’est toujours pas remise de cette force charnelle, cette frénésie durant leur bataille sexuelle, mais apprécie ce moment d’après, quand son corps se repose, dans une joie sereine. Elle a l’impression de flotter, d’être apaisée, heureuse.


Jessica l’observe avec une ferveur béate, elle ronronne de bonheur en posant une main possessive à l’intérieur de ses cuisses, comme pour les ouvrir. Elle se colle étroitement à Maud, lui murmure à l’oreille :


- Chérie, viens vivre avec moi. Je veux t’avoir à mes côtés chaque jour de la semaine, nuit et jour…
Et elle ajoute après lui avoir déposé un baiser sur le nez.
- … Et pour toujours…
Le visage de Maud s’assombrit tandis qu’elle tourne la tête vers elle.
- Je ne peux pas, Jessica. La vie n’est pas aussi simple, il y’ a d’autres personnes qui sont concernées et qui vont souffrir. Olivier, Luc, et tu oublies Coralie, ton amie depuis quelques années déjà.
- C’est toi que j’aime maintenant. Tu ne vois pas que je suis folle amoureuse de toi ? Tu m’as envoûté comme aucune autre femme ne l’a fait. Je suis impulsive, je ne peux pas tricher avec mes sentiments, c’est toi que j’ai dans la peau, et je ne pourrai pas faire semblant d’aimer encore Coralie. Et toi, tu pourrais faire semblant, regarder ton mari dans les yeux après ce que l’on a vécu ensemble ?
Le visage de Maud se ferme davantage.
- Je ne sais pas, Jessica, je ne sais vraiment pas… J’avais une vie bien rangée, avec des valeurs auxquelles je croyais tant, et tu es venue tout bouleverser… C’est venu si vite, si brusquement, je ne sais plus où j’en suis !
- Ne lutte pas contre tes instincts. Tu es faite pour aimer les femmes, ton corps le réclame, ta chair l’exige, et ne me dis pas le contraire car je ne te croirai pas… Tu veux des preuves ? Alors réponds à mes questions. D’habitude tu as combien d’orgasmes avec ton mari ?
- Un. Jamais plus.
- Un, c’est tout ? Avec moi tu en as eu trois, si je ne me trompe pas…
- Non, quatre.
- Tu vois. Et est-ce que tu fais avec lui tout ce qu’on a fait ensemble ?
- Oh ! Non, jamais de la vie… Cela ne me serait même pas venu à l’esprit.
- Pourquoi ?
- J’aurais trouvé cela obscène.
- Et avec moi ?
- Au contraire, c’est venu naturellement parce que tout ce qu’on faisait ensemble me paraissait beau. Très beau et très érotique aussi…
- Et est-ce que tu cris autant quand tu jouis ?
- Jamais.
- Et là tu ne t’es pas gênée pour hurler à la face du monde le plaisir que tu prenais avec moi. Est-ce qu’on continue ou cela te suffit ?
- Jessica, je sais tout cela. Je n’avais jamais ressenti cette excitation auparavant, j’ai complètement perdu le contrôle, et j’ai adoré ça. On ne va pas revenir là-dessus, je ne me l’explique pas moi-même.


En effet, comment expliquer cette alchimie ? Avec Olivier, son corps était lourd, sans énergie, avec si peu d’étincelle. Avec Jessica, il était léger, enfiévré et aérien, si réceptif. C’était une combinaison de mille choses, de peau, d’odeur, de toucher, d’osmose… Tous ces ingrédients qui agissaient comme par miracle. Jessica tente toujours de la persuader :
- Mais il n’y a rien à expliquer ou à justifier, Maud. Tu es homo, tu l’ignorais mais tu viens de le constater. C’est tout.
- Peut-être, je ne sais pas… Peut-être que je suis bisexuelle, comme Coralie. C’est ça, j’aime sans doute les deux.
- Sauf que Coralie s’éclate autant au lit avec un homme qu’avec une femme. Ce qui n’est pas ton cas….
- Parce que je n’ai pas assez d’expérience avec les hommes. Je n’ai connu qu’Olivier, je n’avais que dix sept ans ! Tout ça je te l’ai déjà dit ! Enfin, arrête de jeter le doute dans mon esprit, c’est déjà le grand chamboulement là-dedans alors n’en rajoute pas !
- Ne te voile pas la face, j’ai raison et tu le sais parfaitement. Si tu le souhaites, je te laisse un peu de temps pour réfléchir, je comprends tout à fait que tu sois un peu perturbée, il te faudra plusieurs jours pour digérer et accepter ta nouvelle sexualité. Je serai patiente, je t’attendrai le temps qu’il faut. Ma proposition tient toujours, je veux que tu viennes vivre avec moi. Réfléchis-y. Mais avant, Maud, il faut que je sache. Quels sont tes sentiments pour moi ?
Elle se redresse, fixant Maud avec une gravité anxieuse.


- Jessica, je suis bien avec toi, terriblement bien. Mais il est trop tôt pour parler d’amour.
- Je peux donc espérer que tu viennes vivre un jour avec moi ? Je peux t’attendre, n’est-ce pas ?
- Je ne sais pas….
- Ce n’est pas suffisant. Jure-moi d’y réfléchir sérieusement.
- Je vais y réfléchir. Mais toi, avec Coralie ?
- Coralie n’appartient à personne. Avant, elle était avec un homme, un libertin, pendant cinq ans. Elle l’a jeté comme un malpropre pour se mettre avec moi, et c’est elle qui m’a entraînée dans son monde, l’échangisme et tout ça… D’abord, je l’ai accepté par amour, puis par goût ensuite, mais j’ai toujours été frustrée de ne pas l’avoir pour moi toute seule, c’est comme si on me broyait un peu plus le cœur quand je la vois avec quelqu’un d’autre, alors que je peux lui donner tant d’amour. Coralie ne se donnera jamais à une seule personne, elle m’échappe, et je la sens de nouveau attirée par les hommes. Notre liaison arrive à son terme il me semble.


- Et tu prends les devants en voulant la quitter pour une autre ? Moi en l’occurrence…
Indignée, Jessica s’abandonne dans ses bras.
- Oh, Maud, cela n’a rien à voir. Je suis amoureuse de toi, c’est venu si vite que je n’arrive toujours pas à le croire. Je t’aime tant ! Je t’aime, je t’aime !
Elle l’emprisonne sous elle en couvrant son visage de baisers fous. Maud reçoit cette déclaration enflammée en éclatant d’un rire ému et sincère, l’étreignant de toutes ses forces. Elles s’accrochent l’une à l’autre avec passion, roulant et chahutant comme deux enfants insouciantes. Mais les caresses de Jessica se font assez vite moins innocentes, plus précises, et son regard flou, ses lèvres entrouvertes, indiquent toute l’attente d’une volupté croissante. Sérieuse, elle la regarde longuement, et ses mains jouent capricieusement sur les petits seins orgueilleux qu’elle admire avec un sourire ineffable de langueur et de sensualité. Maud ne rit plus, elle se laisse faire, surprise de réagir encore, de vibrer, de s’embraser toute entière. Elle se tord de plaisir lorsque la bouche se mêle au jeu, et halète, le souffle court.


- Tout compte fait, Jessica, je suis amoureuse…
Celle-ci relève la tête avec une lueur d’espoir.
- C’est vrai ?
- Oui, de ta bouche. J’adore ta bouche. Elle me rend folle.
Jessica ne montre pas sa déception.
- Attend de voir ce que peut faire réellement ma bouche, et tu apprendras à l’aimer complètement.
Sur ce, elle jette sa tête à travers les cuisses de son amie, avec un appétit goulu. Ravie, Maud s’abandonne, puis la folie érotique qui s’empare d’elle lui donne envie de participer également. Elle se redresse, s’étend avec une agilité surprenante, étire ses bras en avant, et caresse les fesses de sa partenaire, se plie davantage pour aller plus bas. C’est là une position inconfortable, mais son corps n’est plus le même quand elle est avec Jessica, il est plus souple et plus voluptueux. Ses gémissements syncopés se mêlent vite et bruyamment à ceux de sa maîtresse.
Il est six heures du matin lorsqu’elles traversent la villa. Elles jettent au passage un coup d’œil dans la chambre où Olivier et Coralie faisaient l’amour. Ils y sont toujours, membres entrelacés, endormis et vautrés sur des draps défaits. Maud ne s’y attarde pas. Etrangement, elle ne ressent plus aucune jalousie et encore moins d’excitation, mais seule une profonde lassitude l’envahit. Pour l’instant, elle a besoin de repos et de sérénité pour faire le point. Aussi se décide t- elle à partir seule. Olivier se débrouillera pour rentrer, en prenant un taxi, à moins que sa nouvelle petite amie ne le raccompagne puisqu’ils semblaient si bien s’entendre tous les deux ! Maud et Jessica émergent dehors et remontent le chemin en s’accrochant l’une à l’autre. A un mètre de sa voiture, Maud se détache à regret de son amie, l’observant avec une tristesse infinie.


- Toute belle chose à une fin. C’était merveilleux.
- Qui te parle de fin ? Ce n’est que le début, crois-moi. Tout dépend de toi maintenant.
- Je t’ai promis d’y réfléchir très sérieusement, et je le ferai. Laisse-moi un peu de temps. Nous revoir plusieurs fois dans des soirées comme celle-là me permettra peut-être d’y voir plus clair dans mes sentiments, cela m’aidera à prendre la bonne décision. Allez, il faut que je me sauve.


Un lourd silence s’établit, où elles s’observent en silence, avec gravité. Puis, en même temps, elles se jettent dans les bras l’une de l’autre, s’embrassent avec fougue, dans un élan désespéré. C’est Maud qui, la première, se libère et monte dans sa voiture. Elle ne se retourne pas et ne lui adresse aucun signe alors qu’elle démarre en douceur. La voiture franchit le portail et disparaît dans le premier virage. Restée seule, Jessica ne bouge pas, plongée dans un désarroi absolu, un sentiment de vide épouvantable, alors qu’elle aurait dû se sentir si joyeuse.


FIN.

Nicolas.




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