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La Fontaine du parc de la Pépinière

Ecrit par Burgerduck
Parue le 14 janvier 2012
Il y a 1 commentaire pour cette histoire


Cette histoire érotique a été lue 5323 fois | Cette histoire erotique a une note de : 10/20

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J’avais emporté dans mon sac du pain, du fromage, deux tranches de jambon et un paquet de biscuits. Et deux couverts, pour préparer des sandwichs en vitesse quand nous serions au parc. Ce qu’elle n’avait pas vu, c’est que j’avais également mis dans le sac un sachet en plastique contenant une petite culotte et une jupe propres.

Nous sommes partis vers onze heures, en marchant tranquillement, vers le Parc de la Pépinière. Samedi matin, mois de mai, grand soleil : nous avions décidé de nous offrir une petite journée tranquille, pas d’impératifs avant le lendemain matin. Nous pouvions faire ce qui nous plaisait. Émine avait trouvé l’idée séduisante, et m’avait sourit de cette manière particulière qui me tire presque des larmes parfois. Elle portait une jupe rouge pastel à ourlets, ses chaussures blanches ouvertes, un top blanc fleuri sur lequel elle avait passé un débardeur orange. Il ne faisait pas vraiment frais, mais elle n’aimait pas qu’on voie la pointe de ses seins alors qu’elle ne portait pas de soutien-gorge, comme je le lui avais demandé. Je lui avais également demandé de détacher ses cheveux : elle ne le fait pas très souvent car elle doit ensuite les brosser longuement, mais dans ces cas-là je lui donne moi-même un coup de main. Son visage se pare d’une beauté incroyable quand il est encadré par ses cheveux châtains et frisés qui réfléchissent de manière irréelle la lumière du soleil.

À la moitié du parcours, alors que nous étions depuis au moins une minute sur le trottoir ensoleillé le long de la Manufacture, j’ai sorti la bouteille d’eau du sac et en ai bu plusieurs gorgées. Puis je la lui ai tendue et lui ai demandé innocemment : « Tu en veux ? » Comme je l’escomptais, elle a accepté et s’est désaltérée goulument. La tête renversée en arrière, serrant la bouteille dressée au-dessus d’elle, elle offrait son cou aux vents, aux regards, aux rayons du soleil. Ses paupières frémissaient sous la luminosité écrasante, tandis qu’elle déglutissait avec plaisir. Je ne retins pas l’envie d’embrasser son cou tout en posant une main sur sa hanche ample.

Elle baissa la bouteille, et, avec un sourire de bonheur, me rendit mon baiser. Le sien était humide et frais sur mon cou. D’un bras, je la serrai un instant contre moi, puis lui demandai :

« Tu ne veux plus boire ?

- Non, merci ! »

Je rangeai la bouteille, fermai le sac et nous reprîmes la marche, main dans la main. Nous arrivâmes dans le parc par l’entrée située derrière le jardin du Palais du Gouverneur. Les allées n’étaient pas trop peuplées, pour un samedi matin. Nous marchâmes sans but pendant peut-être vingt minutes, discutant par intermittences, presque à mi-voix, comme pour ne pas troubler l’air doux et agréable qui flottait autour de nous et semblait vouloir se promener comme nous dans les allées. J’orientais notre marche vers les allées qui n’étaient pas ombragées par les branches plongeantes des arbres séculaires. Au niveau de la fontaine centrale, dont le jet d’eau ne fonctionnait pas, nous décidâmes de nous asseoir sur un banc, protégé par l’ombre trouée et mouvante du feuillage remué par le vent léger.

Mon bras derrière ses épaules, serrée contre moi, Émine regardait les enfants jouer autour de la fontaine. L’un d’eux tirait sur le bras de son père, chignant pour aller patauger dans l’eau, tout habillé. Un gros ballon en plastique bleu transparent tomba dans l’eau, un gosse sauta au-dessus du rebord pour aller le chercher et se fit un plaisir de produire les plus grandes éclaboussures possibles en courant vers le ballon, qu’il repoussait ainsi vers le bord opposé, allongeant sa course, permettant de nouvelles éclaboussures. À cette vue, tous les gosses alentours plongèrent dans une euphorie bruyante, et pour les plus chanceux, dans la pataugeoire du même coup. Les autres suppliaient leurs mères de les laisser rejoindre leurs copains. Avec des soupirs, une à une elles se laissaient convaincre et envoyaient leur machine à cacas gauger leur salopette. Une petite fille en robe voulait aller se rafraîchir elle aussi, mais sa mère lui rétorquait que la robe devait être propre pour le soir même. La gosse insistait, la mère campait sur sa position.

Alors que la mère échangeait deux mots avec une semblable, sa fille échappa à son étreinte et se jeta dans la fontaine. Maman furibonde, fillette aux anges qui profitait d’un instant de plaisir, consciente de la ramonée qu’elle allait tantôt endurer pour avoir désobéi.

Les yeux pétillants, Émine observait avec délice les ébats bruyants des enfants, et les fleurs éphémères que leurs projections d’eau dessinaient dans les airs. Cette vue sembla ensuite avoir un autre effet sur elle, et elle voulut boire encore à la bouteille. Et puis quand je rangeai celle-ci, elle déplaça l’une de ses jambes et dit avec un air embêté :

« Ben c’est malin, j’ai envie de pisser maintenant… »

Elle chercha mentalement, en vain, des toilettes suffisamment propres à proximité. Ne vivant pas à Nancy depuis très longtemps, elle ne connaissait pas bien ce coin éloigné de notre appartement. Tout innocemment, je fis courir une main sur son cou, sa poitrine, son ventre. Le regard fixé devant elle, les lèvres frémissantes, elle appréciait la caresse légère du bout de mes doigts. J’avais pris l’habitude de la caresser discrètement lorsque nous étions dans un lieu public, de manière à frôler gentiment l’interdit, sans trop « se mouiller ».

Ma paume s’attarda sur son sein, et mes doigts se replièrent sur lui. Son coude vint couvrir ma main pour la dissimuler. De mouvements à peine perceptibles, je caressai un instant l’objet rond, lourd, enveloppé d’un tissu qui se frottait aux lignes de ma main. Je le pressai pour sentir sa matière, ferme et pulpeuse, réagir à mon passage. Je sentais le corps d’Émine frémir à côté du mien. Je regardai son visage : paupières closes, elle profitait du soleil qui caressait sa peau tout en se concentrant sur le contact de ma main. Celle-ci glissa sous son sein et le soupesa, le pressa d’une autre façon, et puis serra fort ; de manière contrôlée et sans violence, pour sentir mon amie gainer ses muscles et soulever légèrement ses fesses du banc.

Je continuai de faire glisser ma main sur son débardeur, sans interruption, en mouvements circulaires et irréguliers, de manière à provoquer de minuscules vibrations dans sa poitrine — je sais qu’elle aime ça, ça la chatouille — et à ce qu’elle reste concentrée là-dessus. Prenant garde à ce qu’elle ne me sente pas bouger, j’approchai mes lèvres de son cou et y déposai un baiser très doux. Cela la fit sursauter, et elle pencha subitement la tête dans ma direction, comme pour emprisonner mon crâne et m’ordonner de rester là, dans son cou, de ne pas partir, d’encore l’embrasser doucement comme je le faisais.

Elle avait oublié notre environnement, le parc, les gens, les gosses. Elle ne pensait plus qu’à moi, à son sexe brûlant, au banc, à mes mains, à mes lèvres, à mon sexe. Je vis ses doigts s’agiter comme des fleurs au printemps sur les vidéos accélérées, mais elle n’osait pas encore me caresser, pas ici. J’approchai ma bouche de son oreille et lui murmurai ce que je ferais de son trou de balle si nous étions dans la chambre à cet instant. Nerveuse, elle pouffa. Sa main, qui était posée sur ma cuisse, se planqua dans mon cou pour me serrer contre elle. Je lui léchai le rebord de l’oreille, l’embrassai à la racine des cheveux. Lui mordillai le cartilage.

« Hhh… Burger…

- Oui ? lui demandai-je avec un sourire.

- Pourquoi tu ne me fais pas l’amour ?

- Oh, fis-je en feignant la surprise, mais parce que nous sommes dans un parc public ma chérie !

- Hhh… Fuck les parcs publics…

- Bon. Tu veux faire l’amour ici ?

- (elle se raidit, ouvrit complètement les yeux et me regarda) Non. :)

- Bon, alors on fait quoi ?

- Moi il faut que je pisse ! Où il y a des toilettes ici ?

- Il n’y en a pas.

- Comment ça ?

- Les toilettes publiques sont à cinq minutes de marche, et elles sont du genre très crades, je suis pas sûr que tu veuilles ça.

- Et ben les toilettes des…

- Les toilettes des bars sont réservées aux consommateurs, on n’a pas pris d’argent pour consommer, j’ai pas ma carte bleue…

- Mince, moi non plus.

- Et dans ce quartier les patrons font très attention à qui entre dans leurs toilettes, ils en ont marre de se faire gruger par les bordées d’étudiantes qui vont à la Pép’, picolent toute la journée dans l’herbe et puis se demandent où elles vont pisser.

- Alors, quoi, je vais pas pisser contre un arbre devant tout le monde, non ? C’est moins facile que pour un mec, vous êtes marrants. Je vais bientôt plus tenir moi.

- Ah, ça cocotte, fallait y penser… fanfaronnai-je dans ses cheveux en glissant ma main sur son entrejambe couverte par sa jupe.

- Arrête ! » jeta-t-elle en tournant vivement la tête en direction de la fontaine. Les familles y étaient moins nombreuses que tout à l’heure.

Je lâchai les muscles de mon bras afin qu’elle puisse le repousser facilement, puis je revins à la charge quand elle eût baissé sa garde. Nous nous chamaillèrent ainsi quelques secondes avec effort, avant de nous prendre dans les bras l’un de l’autre, partageant un rire muet entendu de nous seuls. Quelques mots tendres glissèrent des bouches aux oreilles, certains de n’être reçus que par leurs destinataires, conduits par le courant de ce ruisseau étroit liant les bouches et les oreilles des amoureux, enfermés dans une bulle qui ne laisse échapper aucun son et les dissimule aux yeux du monde, des gens, des gosses, des parcs.

Émine, enlacée dans mes bras, ses cuisses plus ou moins posées sur les miennes — position inconfortable s’il en est — posa sa tête sur mon épaule, et demeura serrée contre moi, respirant dans le creux de mon cou, mon odeur forte qu’elle aime sentir dans le lit et sur mes vêtements. Je viens de penser que je voudrais garder longtemps le souvenir de cet instant, qui s’interrompit quand elle resserra, au milieu d’une inspiration de la bouche, ses bras autour de mon cou. Elle dénoua ses bras, s’éloigna de moi, pivota sur son cul pour reposer ses pieds à terre et essayer de se lever :

« Bon, je suis désolé mais je dois vraiment pisser là ! »

Je gardai mon bras fermement serré autour de sa taille et l’empêchai de se lever, ce qui eut pour effet qu’elle retomba les fesses sur mon aine.

« Et tu vas aller pisser où, petite suceuse ? »

Je ne pouvais voir qu’une partie de son profil, mais je sais que cette apostrophe la fit sourire, et elle posa une main ferme sur ma hanche pour la glisser sur ma cuisse, navrée de ne pouvoir atteindre ma bite dans cette position. Je serrai encore un peu l’étreinte de mon bras pour la tirer jusque sur mon sexe, et le gonflai en serrant les fesses, mes lèvres effleurant la racine de ses cheveux, dans son cou. Mon bras pressa sur ses cuisses pour lui donner l’impression de s’enfoncer sur ma verge, pour qu’elle la sente mieux. Ses deux mains vinrent se plaquer sur mes hanches — encore une position inconfortable pour elle — allèrent et vinrent entre cet endroit et mes cuisses.

Un instant, je me laissai submergé par mon désir, plaquai mes mains désorientées sur ses cuisses, puis l’une d’elles alla sur son sein gauche, qu’elle serra et pétrit pendant une seconde, avant qu’Émine ne plaque ses mains sur sa poitrine en jetant des regards affolés autour d’elle, des jurons concaténés les uns dans les autres dans sa bouche. Un groupe de personnes, dont une avec une poussette, marchait non loin de là mais nous tournait le dos. Un membre d’un autre groupe resta tourné vers nous pendant une seconde avant de refaire face à ses interlocuteurs, mais il était tellement loin qu’il était impossible de dire s’il avait vu quoi que ce soit. C’était notre veine, il n’y avait vraiment pas grand monde.

Émine, toujours assise sur mes genoux, se tourna vers moi avec une expression partagée entre le courroux et le plaisir émerveillé.

« Héhé… Pardon… » fis-je, penaud.

Et tout en la fixant du regard je découvris son épaule, tirant sur l’encolure du top blanc avec les dents. Je donnai un coup de langue sur sa peau et remontai jusque dans son cou pour aller lécher et mordiller son oreille.

Émine se dégagea et s’éloigna du banc avec une sorte de rire mal à l’aise. C’était évident, j’étais allé trop loin, trop de choses à la fois. Je la rejoignis en tendant une main amicale vers elle. Elle se laissa rejoindre, tout en maintenant une certaine distance, m’empêchant de la serrer contre moi. Je la tins simplement par la main, et mimai l’écartèlement entre elle et le banc pour récupérer mon sac, ce qui la fit rire. Ensuite nous allâmes marcher dans les petites allées, laissant derrière nous la brasserie du parc et ses toilettes à l’usage des visiteurs.

« Nan mais c’est que je dois quand même, vraiment pisser, excuse-moi… reprit Émine en jetant des regards nerveux autour d’elle. Sa démarche était hésitante, ses pas saccadés, sa main serrée sur la mienne de manière tendue.

- Tu veux pisser où ?

- Bah, dans des toilettes… fit-elle comme si c’était une évidence.

- Pourquoi forcément dans des toilettes ?

- (elle rit) Bah je vais pas le faire ici !

- Pourquoi pas ? (elle me regarda) Là, dans l’herbe.

- Devant tout le monde ? T’es fou, toi. (sa main glissa de la mienne)

- Les gens sont pas forcés de te voir. Tu n’enlèves pas ta culotte, on s’allonge juste dans l’herbe, tu pisses, on se relève on s’en va.

- Mais… Mais t’es malade ! Mes fringues ?

- Si tu y tiens vraiment, j’ai pris des fringues de rechange dans mon sac, pour toi. Mais si tu veux te changer il faudra le faire dehors, en espérant que personne ne te voie… (elle était interloquée) Mais à vrai dire je préférerais que tue ne te changes pas :)

- Quoi ! Mais… Quoi, attends, t’as pris des affaires de rechange ! T’avais tout prévu. T’es fou. Tu veux que je me pisse dessus.

Je m’approchai d’elle, la dominant d’une tête et demie, souris et serrai l’une de ses fesses dans ma main :

- Oui. »

Elle éclata de rire, se dégagea de mon étreinte mais remit sa main dans la mienne et fit de petits pas autour de moi pour ménager comme elle pouvait son envie d’uriner, tout en me fixant du regard.

« T’es fou. Je vais chercher un bar et essayer d’utiliser les toilettes. Sinon, je demanderai au comptoir si je peux.

- Allez…

- Quoi ?

- …fais-le…

- (elle rit)

- Allez. » ordonnai-je d’un ton plus ferme.

Elle revint vers moi, plaqua son corps contre le mien et leva ses yeux sur moi, me regarda pendant une seconde avant de demander, d’un ton plus sérieux :

« Tu veux que je me pisse dessus ?

- Ouais. Pisse-toi d’ssus. »

J’avais dit ces mots d’un ton ordurier, en les savourant dans ma bouche.

Elle continua de me regarder pendant un instant. Ses yeux réfléchissaient. Puis elle hocha imperceptiblement la tête, et de plus en plus nettement.

« Bon… » fit-elle comme quelqu’un qui allait se mettre au travail.

Elle se retourna vers le chemin devant nous sans lâcher ma main et se mit à marcher. Elle décrivit un demi-cercle autour de moi, et fit passer ma main de sa main gauche à sa main droite. C’est comme si elle jouait avec moi. Son visage témoignait franchement de son excitation. Elle cherchait un carré de pelouse ensoleillé, pas trop peuplé. Elle le trouva. Une petite pente herbue bordée par l’une des allées principales, peuplée de buissons et de vacanciers de quelques heures, étendus là comme à la plage.

Nous nous installâmes : je posai mon sac et m’allongeai en position transat : le dos à 30° du sol, en appui sur les coudes, et je la regardai. Elle se mit sur le ventre, puis sur le dos, puis finalement de côté, tournée vers moi, sa tête soutenue par sa main. Pas une bonne position pour le dos. Elle plissait un œil à cause du soleil qu’elle avait dans le visage tandis qu’elle me fixait. Je lui demandai si elle voulait qu’on échange nos places. Non, ça va.

Elle avait les jambes droites, elle en replia une devant elle (façon « position latérale de sécurité »), puis adopta une position intermédiaire. Ses gestes étaient saccadés, à cause de la nervosité comme de l’envie pressante. Son visage était lumineux. Son sourire… L’excitation y régnait comme un trésor secret, enfoui au fond de la mer. Personne ne devait connaître notre secret. Sa main tira sur sa jupe pour couvrir un peu plus ses cuisses. Elle me fixait toujours.

« Les gens nous regardent ?

- Les deux filles là-bas nous tournent le dos, elles se retournent juste de temps en temps pour prendre des trucs dans leurs sacs. Le couple au-dessus, ils sont assez loin, j’entends pas ce qu’ils disent. Ils s’intéressent pas à nous. Les autres sont plutôt loin.

- Okay.

- Ça va ?

- Ça va. Je le fais parce que tu me le demandes.

- Qui sait, ça pourrait te plaire…

- Ouais. » fit-elle d’un ton dubitatif un peu composé.

Émine prit une grande inspiration, ferma les yeux puis les rouvrit, me regarda et sourit. Son regard tomba sur mon entrejambe, et le très visible renflement de mon pantalon. Elle caressa mon ventre d’une main tendue, puis reposa sa main dans l’herbe. Elle ferma les yeux. Je pris sa main dans la mienne, et la serrai. Je regardai sa jupe rouge. Tout son corps était tendu, agité d’un infime tremblement. Soudain, le tremblement s’interrompit, c’était comme si le volume de son corps (en particulier de ses hanches) se stabilisait au niveau maximal, sur une marge de variation de quelques millimètres, presque imperceptible. Ses sourcils se froncèrent.

Une tache sombre apparut sur sa jupe, au point où celle-ci entrait en contact avec la cuisse qui posait dans l’herbe. La tache enfla rapidement, prit un aspect humide. L’air frais du parc se chargea progressivement d’une odeur d’urine. La main d’Émine était serrée sur la mienne, et tremblait. La tache descendait sur sa cuisse et s’élargissait au niveau du sol. Émine ouvrit des yeux humides et me regarda avec une expression d’infini désespoir, peut-être de regret. On aurait dit qu’elle était sur le point de se pisser dessus de terreur. Cette pensée m’a traversé l’esprit à cet instant et j’ai failli en rire. Des larmes coulèrent de ses yeux. De ma main libre, je poussai délicatement sur sa hanche pour qu’elle se retrouve sur le dos, pour que la tache ne soit pas que d’un côté. Ce mouvement attira l’attention de l’homme du couple un peu plus haut.

Je me penchai sur le visage de mon amie et léchai ses larmes. Je lui dis que je l’aimais en serrant sa main. Sa gorge était agitée de sanglots silencieux. Le seul bruit qu’on pouvait entendre était un sifflement distant, dont l’origine était difficile à identifier. Je levai les yeux vers le couple installé à proximité. Le mec, qui devait avoir mon âge, habillé comme un skateur, s’était dressé sur ses bras pour nous observer. Il se demandait probablement pourquoi cette pauvre fille se pissait dessus, et si j’étais responsable de son état. Sous l’insistance de mon regard, il retourna à ses affaires et s’allongea à nouveau sur le dos, un bras sur le front pour se protéger du soleil.

Je reportai mon attention sur Émine à l’instant où elle ouvrit les yeux : elle ne pleurait plus. J’embrassai la région haute et découverte de sa poitrine puis posai ma tête sur celle-ci pour lui adresser un sourire rassurant. Elle essaya de me rendre un sourire, qui de là où j’étais ressemblait plutôt à un rictus maléfique. J’entendais les chuchotements du skateur et de sa copine. J’embrassai Émine, passai un bras autour de son cou, collai ma joue contre la sienne et la serrai fort, pour qu’elle sente que j’étais là. Elle posa une main sur mon dos. Les chuchotements devinrent plus perceptibles, plus empressés. J’embrassai à nouveau Émine, longuement. Et puis :

« Bon… On y va ?

- Okay. »

Je commençai à me relever, lui tendis une main pour l’aider, et puis elle s’interrompit dans son mouvement :

« Attends, on va où ?

- Ben, on va rentrer non ? À l’appart’, quoi. »

Elle n’avait pas du tout pensé à ça : le trajet du retour, un samedi en début d’après-midi, en plein centre de Nancy. Cette idée me rendait également un peu tendu à plus d’un titre. Je lui présentai à nouveau ma main. Elle la prit, et l’ascension qui suivit sembla lui être d’une difficulté considérable. D’abord parce que ses jambes se dérobaient sous elle, et puis parce que cet effort lui préfigurait la marche à venir.

Le jeune couple était dressé sur ses quatre coudes, nous fixant Émine et moi derrière leurs lunettes de soleil, sans aucune gêne à présent. Émine leur tournait le dos, et ignorait qu’ils la regardaient. Remarquant l’hésitation de mon regard, elle comprit, prit une inspiration et se tourna vers eux. Je n’ai pas pu voir le regard qu’elle leur a lancé, mais quand elle s’est retournée elle me souriait, et les deux autres s’étaient retournés sans demander leur reste. Je devais m’avouer assez étonné par son comportement.

Le regard de l’une des deux filles en contrebas avait été machinalement attiré par le mouvement lorsque nous nous étions levés, et elle nous regardait à présent bouche bée. Sa main errait à tâtons en direction du bras de son amie. De l’autre côté, de la zone herbue, une grosse femme assise sur une nappe enlevait ses lunettes de soleil pour mieux voir, se demandant sans doute si un effet d’ombres l’avait induite en erreur.

« What? fit la deuxième fille en contrebas en tirant sur ses écouteurs. Elle se dévissa le cou pour suivre le regard de la première. What the… fuck?

- Bon, on y va alors ? » chantonna Émine pour dissimuler sa nervosité, un sourire tremblant sur les lèvres.

Je jetai mon sac dans mon dos et nous quittâmes la pelouse, main dans la main. Nous remontâmes l’allée d’un pas empressé, vers l’entrée du parc côté place Stan’. En marchant, je sortis la bouteille du sac et bus ce qui y restait. Au passage de la grille je serrai plus fort sa main, plaquai son corps contre le mur en pierre et l’embrassai avec force. Mais elle était comme la pierre dans son dos, ou comme le métal de la grille. Dure, elle ne réagissait pas. Elle me rendait mon baiser, mais sa bouche était dure, son corps ne respirait pas comme d’habitude sous mes mains. J’étais très impressionné par sa transformation.

Elle m’adressa un sourire fait de deux mâchoires d’acier :

« Bon. On continue ? »

Tant que nous étions arrêtés et embrassés, mon corps masquait en partie sa jupe, mais lorsque nous nous remîmes à marcher on ne voyait plus qu’elle. La jupe rouge arborait une tache sombre béante qui couvrait la moitié de sa surface, principalement du côté gauche. On aurait pu croire à un motif curieux créé par le styliste, n‘eût été l’aspect humide du tissu qui reflétait la lumière. Et puis l’odeur…

Avant d’entrer sur la place Stanislas, quand nous longions les fenêtres du restaurant, je ne pus résister à l’envie de coller une main sur son cul et de serrer fort, et tendrement sa fesse, sentir la chair rebondie rouler sous mes doigts, derrière le tissu humide et odorant. Émine tourna la tête vers moi et m’adressa un regard si fort, chargé de tendresse, d’amour, et où pointait aussi sa détermination. Je ne saurais dire si elle était terriblement fière ou si elle avait terriblement honte. Peut-être passait-elle plusieurs fois par seconde de l’un à l’autre extrême, sans jamais passer par la situation d’équilibre.

Elle qui avait toujours été mon royaume, elle dont je connaissais tous les secrets, tous les mécanismes, qui ne pouvait rien faire sans que je l’aie voulu ou prédit, était à présent pour moi un mystère totalement opaque.

Le temps s’était couvert depuis un moment, les nuages s’étaient amoncelés et la suite de l’après-midi s’annonçait morne. J’ignore si c’est à cause du contraste entre les grilles sombres et les pavés blancs qui reflètent toujours une lumière aveuglante, ou si le soleil a voulu à cet instant déchirer les nuages pour observer lui aussi cette femme dont tant de gens parlaient autour de nous : mais quand Émine entra sur la place, il me sembla que la scène étincela soudain. Que les gens s’effaçaient alentour, dévorés par la lumière qu’Émine produisait. Elle paraissait plus grande. Je ne savais plus où j’étais. Je courais après elle, après son cul, mes yeux rivés sur elle. J’avais l’impression de tourner autour d’elle, en la surplombant, les façades de l’hôtel de ville et de l’opéra dansant autour d’elle.

J’ai l’impression d’avoir repris connaissance quand nous sommes sortis de la place, dans le petit segment piéton de la rue Stanislas. Elle qui marchait d’habitude à petits pas, elle faisait aujourd’hui de grandes enjambées, et je la suivais à un mètre de distance. Je la rattrapai et saisi fermement sa main. Je lui signifiai d’un regard de ralentir son allure excessive. Elle se força à obtempérer. Elle me semblait à présent aussi grande que moi.

Sur les trottoirs, les gens s’arrêtaient ou bien tournaient la tête tout en marchant. Des visages derrière les pare-brises se tournaient également sur notre passage. Tout le monde ne voyait pas : certaines personnes regardaient ailleurs et nous frôlaient en ne remarquant peut-être que l’odeur. Certains n’osaient pas regarder directement, feignaient de balader leur regard de droite à gauche, et observaient tout leur soûl pendant le passage au milieu. D’autres profitaient du port de lunettes de soleil pour tourner la tête ailleurs, mais le défaut d’opacité de leurs verres trahissait la direction de leur regard, leur soif de goutter un fruit généreux.

J’essayais de ne pas penser à l’éventualité dans laquelle nous croiserions une connaissance. Sans trop m’attarder sur cette pensée, je prévoyais de presser le pas, et d’expliquer confusément à la personne que nous avions eu un léger accident, et que nous rentrions au plus vite chez nous pour qu’Émine puisse se changer.

Je n’avais pas songé au lycée non-loin duquel nous devions passer. Encore moins au fait que les ados seraient à peine sortis de cours à ce moment-là. Je pensai à faire un détour, puis abandonnai cette idée qui me sembla ridicule. Une femme sortit d’un bâtiment administratif en tenant par la main un petit garçon. La femme ne vit rien, mais la mâchoire inférieure du petit garçon tomba, tandis que ses lèvres étaient closes. Ses paupières frémirent ; sa mère tirait sur son bras au moment où nous les dépassâmes. Des groupes de jeunes étaient rassemblés sur la place devant le lycée, dont nous étions séparés par une large rue sillonnée par les voitures. Nous avions marché dix mètres sur ce trottoir quand :

« WOAH ! LA MEUF, putain Tony mate !

- Woah !! »

Les jurons se multiplièrent. Les filles arboraient des mines dégoûtées, les mecs, médusées. Un mec plus petit que les autres, à l’écart de ses camarades, était figé comme une statue de cire, les mains cramponnées aux bretelles de son cartable, quand un brusque coup de reins dans le vide lui échappa. Il fit immédiatement la risée de ses congénères plus âgés, pour autant pas moins occupés à commenter bruyamment cette chatte qui m’appartenait.

Je craignais que les choses ne dérapent, et n’avais qu’une vague idée de ce que je ferais si un problème se présentait. Je consentis tacitement à augmenter le rythme de marche. Nous atteignîmes le carrefour suivant en même temps qu’un trio de lycéens, qui marchaient sur le trottoir perpendiculaire. Ils avaient sans doute remarqué au loin l’agitation de leurs camarades et s’étaient interrogés sur son origine, quand ils se retrouvèrent nez à nez avec Émine. Leurs regards tombèrent d’abord sur sa poitrine, qui avait d’ordinaire cette propriété magnétique, puis sur sa jupe, puis sur son visage, puis sa jupe, puis moi, puis sa poitrine. L’un d’eux, probablement à la recherche d’un pôle d’intérêt supplémentaire, considéra une seconde ses chaussures blanches ouvertes. Ils nous barraient plus ou moins le passage.

Je pris Émine par les épaules, la contournai par derrière afin de me retrouver sous les yeux des trois larrons, fit glisser l’une de mes mains jusqu’au bas du dos d’Émine et formai un poing dur comme le fer avec l’autre. Mes mâchoires étaient serrées à m’en faire mal, le regard que je posai sur eux était de plomb chaud. Lentement, je poussai Émine devant moi et, sans quitter les lycéens des yeux, marchai derrière elle. Puis je repris sa main dans la mienne et adoptai une démarche régulière.

Quelques dizaines de secondes plus tard, n’y tenant plus, j’échappai ma main jusque sur ses fesses humides, les serrai goulument au beau milieu de la rue, serrai cette petite pute contre moi, ses bras emprisonnés dans les miens. Je plongeai ma langue dans sa bouche, y affirmai ma domination d’un mouvement ample et puissant, puis poursuivis ce baiser sur son menton et sur son cou. Je me retins de plonger entre ses seins, me redressai et repris la marche. Cet instant n’avait duré que quatre secondes au plus.

Le retour du soleil se confirmait : le temps était resté au beau fixe, et les nuages s’étaient dissipés. Mais il ne faisait pas suffisamment chaud pour sécher la jupe d’Émine. L’air était humide. À mesure que nous nous rapprochions de chez nous, le risque augmentait de croiser des connaissances : des étudiants, des profs, des voisins. Mais nous ne croisâmes pas de visage connu dans les rues. Quand nous nous retrouvâmes près de la porte de notre immeuble, je retins Émine par le poignet et m’adossai à la pierre du mur, lui enjoignant de faire comme moi.

Je regardai passer devant nous deux personnes seules et un couple qui faisaient ce qu’ils pouvaient pour détourner les yeux de nous. Quand ils nous eurent tous dépassés, et quand les prochains passants parurent suffisamment loin pour ne pas s’intéresser à nous, j’ouvris la porte en gardant un œil autour de moi, fis passer Émine devant et la suivis. Quand la porte claqua derrière nous, je plaquai mon amie si fort contre le mur que je craignis de lui avoir fait mal, mais elle ne réagit pas en ce sens. Les quelques secondes suivantes sont indescriptibles, je suis incapable de me souvenir des gestes précis que nous avons fait. Simplement cette impression que nos deux corps se fondaient l’un dans l’autre, se mélangeaient avec une force énorme. L’image d’une cuve de pétrissage industriel est probablement la plus à même de restituer mon impression. Je me séparai d’elle, car il fallait encore que nous rejoignions l’appartement. Je ne pouvais prendre le risque de croiser un voisin, si près du but.

Nous gravîmes les marches, tous deux conscients du flux de sensations charnelles qui nous unissait et annulait la distance d’environ un mètre qui nous séparait. J’ai en tête le souvenir de moi saisissant ses fesses devant moi, soulevant sa jupe et lui mordant les fesses, mais impossible de dire si cette pensée m’a simplement traversé l’esprit ou si je l’ai fait.

Quand je refermai la porte de l’appartement derrière nous, Émine se retourna, me sourit, essaya de rire et s’effondra ; par chance, dans mes bras. Je parvins à la mener jusqu’au canapé. Je lui apportai ensuite un verre d’eau et de la pâte d’amande pour le sucre.

« Merci… » fit-elle en hésitant à me regarder. Elle avait conscience de ne pas avoir été elle-même durant ce trajet, et ne comprenait probablement pas mieux que moi ce qui s’était passé.

J’avais toujours de quoi faire des sandwichs dans mon sac, nous pourrions les faire plus tard. Pour l’instant il y avait plus urgent.

« Viens. Il faut que tu prennes une douche, tu es en train de salir le canapé. »

Émine sembla réaliser qu’elle était assise sur un canapé, et aussi que sa jupe était trempée de sa propre pisse :

« Ah, oui… »

Je nouai mes bras autour de sa taille pour l’aider à se lever. Elle cala son épaule sous mon aisselle, je soutins ses côtes d’une main et la menai dans la salle de bains où je la déshabillai. Elle était groggy, ses mouvements étaient vagues et imprécis. Je la fis monter dans la petite baignoire, puis la fis s’asseoir sur le fond. Je me déshabillai également en vitesse et la rejoignis.

« Qu’est-ce que tu fais ?

- Tu dois prendre une bonne douche… Et j’ai envie de pisser. »

Avant qu’elle ait pu répondre, je lâchai un puissant jet d’urine sur sa poitrine nue, descendis sur son ventre, son sexe. Ruisselante, les yeux fermés, bouche ouverte, elle avait une expression stupéfaite. Quand le jet faiblit, j’approchai mon gland de ses lèvres et elle le lécha. Je ressentis comme une châtaigne électrique. Sans un mot, je la fis s’allonger sur le dos et m’agenouillai entre ses jambes, de manière à offrir son sexe sous mes yeux. Je lui mis brièvement deux doigts, chatouillai son anus puis la pénétrai.

L’espace exigu ne permettait pas de bouger facilement, et le contact des surfaces dures n’était pas agréable, mais elle laissa bientôt échapper des gémissements doux et passionnés. J’avais l’impression que mon sexe n’avait jamais été aussi dur. L’instant était magique. Je sentais que je n’avais pas d’autre place au monde que dans cette chatte. Que je la remplissais, à chaque coup de reins un peu plus parfaitement, jusqu’à pouvoir m’insérer en elle tout entier. Je respirais à plein poumons la honte que je lui avais infligée, et que j’avais exposée à toute la ville. Son corps de femme publique m’était acquis, comme une esclave. Je la remplissais à moi seul, elle était à moi toute entière. Quand je me retirais elle n’était plus rien, quand je revenais en elle c’était comme de l’oxygène qui la pénétrait. Cette viande chaude, aimante et parfumée, mielleuse ; ces seins, ce ventre, ces fesses, ces yeux et cette bouche… Tous maculés de honte, rouge et humide.

Je lui donnai un profond coup de verge. Encore un. Encore. C’est elle qui demandait : « Encore », suppliait sa poitrine qui se soulevait à chaque coup. C’est comme un coup, pour donner une bonne leçon : « T’es à moi. » Elle remerciait chaque coup qui atteignait le fond de son con d’un gémissement, d’un halètement, d’une ondulation de son corps. La sueur perlait au milieu des urines mélangées sur notre peau. Les membres se collaient, glissaient les uns sur les autres et se décollaient régulièrement en produisant des sons que je gravai dans ma mémoire pour m’en souvenir dans les instants de solitude.

Mes mains pétrissaient ses seins. Je ne connaissais plus la différence entre nos corps. Un seul, fondu ensemble. Mes mains serraient les formes de sa silhouette où se cachait sa consommation de Nutella. Ma langue labourait ses aisselles râpeuses. La peau de son cou, douce comme un oreiller chaud le matin. Je ne me souviens pas l’avoir fait se retourner, pourtant je vis bientôt que je la prenais en levrette. J’observais les boutons parsemant son dos. Et ma bite qui disparaissait entre ses fesses. Son anus imberbe, aux replis pudiques comme un sous-vêtement en dentelle. Mon pouce fut attiré à l’intérieur. Je tirai, écartai, ajoutai l’autre pouce.

Ce fut alors comme si quelque chose en elle, dans son ventre, tirait sur moi, sur mon corps, avec une force magnétique inexorable. Je sentis toute l’énergie de mon corps se rassembler dans mon bassin et gicler à travers mon sexe au fond d’Émine. Elle serra les cuisses. Je m’immobilisai brièvement, collé contre ses cuisses, entièrement fourré dans son vagin et cramponné à son anus, puis repris brièvement un mouvement saccadé avant de ralentir. Je poussai un long soupir en me retirant, et m’assis à genoux. Dans cette position, je continuai de jouer avec l’anus entr’ouvert devant moi. Elle s’affaissa lentement sur le côté. Quand je vis le sperme sortir de la fente ouverte d’Émine, je le recueillis dans ma main et me penchai en avant pour coller ma joue contre la sienne. En embrassant sa joue tendrement, et observant sa réaction, j’introduisis ma main chargée de foutre dans son anus. Elle sourit et tourna la tête pour croiser mon regard :

« Burger…

Je voulus dire « oui » mais mes cordes vocales refusèrent d’obtempérer, et seules mes lèvres remuèrent.

« Burger… (elle se retourna pour faire face à moi, tout en laissant ma main entre ses fesses) Je t’aime.

Je me raclai la gorge :

- Je t’aime aussi, ma douce. »

Les deux derniers mots avaient semblé rauques.

Nous nous embrassâmes longuement et passionnément. Nous restâmes ainsi prostrés un moment, au fond de la baignoire, couverts de pisse et de sueur qui commençaient à sécher, du sperme s’écoulant entre nous sur l’émail froid.

« Dis…

- Hmm.

- On fait une lessive demain du coup ? (cette phrase parut si banale au milieu de cet instant, que je ne suis plus certain qu’elle l’ait dite)

- Ouais.

- On prend une douche ?

- Ouais. »

Nous nous lavâmes avec beaucoup d’attentions l’un pour l’autre, avec des gestes d’une grande douceur, en nous quittant rarement du regard l’un l’autre. Enveloppés dans des peignoirs, nous préparâmes des sandwichs et les mangeâmes avachis devant la télé en la regardant d’un œil, avec le son au minimum, papotant (encore une fois à mi-voix, pour épargner l’ambiance particulière et indéfinissable de ce moment). Il fut notamment question de se refaire, à l’occasion, des sorties dans des parcs publics avec de quoi manger, une bouteille d’eau et des vêtements de rechange… mais dans une autre ville !



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