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Le puceau 3

Ecrit par Bleuet
Parue le 22 décembre 2012
Il y a 1 commentaire pour cette histoire


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Le puceau 3

- Bien, mes enfants, ce contrat est rempli. Lundi, après l’échauffement, protégés par un préservatif vous allez affronter l’épreuve de la pénétration. Je conseille à Julien de se reposer s’il veut décharger dans un préservatif une quantité de sperme suffisante que Gina aura peut-être envie de boire. La récolte ce soir est maigre. Est-ce du surmenage ?
Effectivement il dépense beaucoup, il produit moins. Je ne lui ai pas laissé l’occasion de coucher avec Gina. Elle doit se poser la question : où se fatigue-t-il ? Son passage à l’hôtel peut être une réponse. J’ai lourdement insisté sur le mot surmenage pour éveiller la jalousie de l’instructrice. Alexandre m’a fourni la réponse, je vais exploiter le renseignement. L’existence d’une autre femme dans la vie de Julien est une bénédiction.

-Merci Julien, merci aussi pour le billet, j’y ajoute le mien. Gina tu serais bien inspirée de consacrer cet argent à l’achat d’un appareil numérique pour enregistrer le contenu de ton cours magistral.

- J’aimerais mieux ne pas laisser de traces de mes débuts maladroits.

- Mais Julien, je t’ai trouvé d’un niveau nettement supérieur. En dehors d’une fatigue qu’on pourrait attribuer à des nuits trop courtes, ou à des exercices complémentaires avec un deuxième professeur ès sexe,
Ses mâchoires se contractent, il se sent découvert, ne dit mot, mais regarde Gaby et nie en secouant la tête.
-Foi de mari, tu te débrouilles comme un champion. Gina en a appris quelque chose aujourd’hui. Elle devra s’attendre à une extraordinaire révélation lundi. Vois comme elle est heureuse et impatiente d’atteindre cette étape si importante dans les premiers pas d’un jeune homme. Les cours suivants ne seront que du perfectionnement dans l’art de s’accoupler et de se donner du plaisir.

Il est parti. Gina reste allongée.

- Bon je vois bien que tu ironises. Qu’est-ce qui ne va pas cette fois ?

- Réfléchis. Crois-tu qu’une prostituée avale le sperme de ses clients ou évite de se laver après une passe pour conserver le plus longtemps possible sur son visage les coulées qui ornent encore le tien. Ce liquide est-il si précieux pour toi ? Je ne me souviens pas d’avoir été vénéré de cette manière. Tu es amoureuse de ce garçon, c’est la seule explication possible.
-Quand cesseras-tu ton délire ?
- Sans aucune consigne de toi, il a réalisé ce que nous attendions de lui avec une maîtrise absolue du sujet. Je maintiens donc et je le répète : je suis témoin d’une supercherie de la part de Julien. Il est pardonnable, il est jeune, beau, célibataire et trouve une femme disponible: il aurait tort de refuser ses avances. Mais la femme n’est pas célibataire. Au théâtre la situation est comique. Hélas, elle ne me fait pas rire aujourd’hui.

- Tu recommences. Quelle menace vas-tu brandir ? Tu es pénible quand tu t’y mets. Tout ça, c’est très beau, mais incomplet. J’ai envie de toi.

- Attends lundi. Julien te comblera. Je ne peux pas faire l’amour quand je doute, quand on se moque de moi. Mon amour pour toi se meurt. Lundi il sera probablement mort.

- L’amour renaît en pratiquant. Allez, viens.

- Ah! Va plutôt te laver la figure et la chatte. Ne compte plus sur moi, nous arrivons au bout de notre chemin, nos routes vont se séparer, tu t’en iras. Je vais marcher un peu à l’air pour me remettre les idées en place. Veux-tu faire avec moi une petite promenade ? Je n’ai rien d’autre à t’offrir.

- Si cela peut te faire plaisir et chasser tes vilains accès de jalousie je t’accompagne. On pourra prolonger cette conversation et affiner la suite du programme à deux. Il y a plus d’idées dans deux têtes que dans une.

- Mais il y a une idée qui ne trouve pas place dans ta tête, Gina. Tu ne veux pas croire que le programme est mort et enterré.

Nos pas, au hasard (?) nous mènent au café des Amis. J’ai aidé le hasard. Nous prenons place derrière un cactus géant en plastique. J’inspecte les environs, Gina prendra un demi comme moi. Avec insistance je cherche quelqu’un sur la terrasse voisine. Gina intriguée voudrait savoir si j’ai un rendez-vous.

- Dis, tu n’étais pas sérieux, tu ne vas pas me rejeter pour une autre ? Pourquoi as-tu dit : « Tu t’en iras »? Tu ne m’aimes plus, tu as trouvé un moyen de me chasser ? Ce n’est pas possible. Je t’aime, tu ne peux pas me faire ça après autant d’années de vie commune.

- Que vient faire le nombre d’années dans notre histoire ? T’a-t-il empêché d’aller te vautrer dans notre lit avec ton amant, il y a quelques minutes ? Est-ce au nom de nos années communes que tu t’obstines à poursuivre ce simulacre de cours malgré mon opposition ? Si tu recommences, je renoncerai à toi. Tu refuses de comprendre, tant pis. Ne me parle plus de la suite de tes coucheries avec Julien. Ca me révulse, tu le sais mais tu parles de prolonger.

L’avertissement est limpide. Je la laisse mijoter et continue à me pencher. Elle aussi observe l‘autre terrasse. Elle finit par reconnaître la silhouette du « petit ». Le petit est assis sur l’autre terrasse, une fille sur les genoux. Il lui fait une démonstration publique hallucinante de baiser en apnée. Gina suffoque et me pousse du coude.

- Tu vois, le petit met mes conseils en application. N’est-ce pas mignon ? Tu voudrais arrêter sa formation en si bon chemin. Il a encore tant à apprendre.

- C’est vrai, les tourtereaux sont touchants. Mais tu vas chercher une autre maison que la mienne pour t’envoyer en l’air. Je te conseille d’y réfléchir dès à présent. Loue ou achète un local et ouvre un institut spécialisé, tu le baptiseras « bordel »…Ils se lèvent. Vide ta bière, on va essayer de les suivre pour voir à quel paragraphe de la leçon ils vont s’arrêter. Se déshabilleront-ils dans la rue, lui sucera-t-il les seins en public, ou arrêtera-t-elle de l’embrasser quand elle aura pris son gland en bouche, comme toi ?

- Tu as vraiment l’esprit mal tourné. Tu vois le mal partout. Regarde-les s’embrasser sur le trottoir. Approchons, je voudrais être sûre que c’est bien Julien. Tu vois, tu nous as interrompus au moment le plus chaud et le malheureux gamin est allé se jeter à la tête de la première petite pute qui va lui voler son argent. Elle va lui gâcher son plaisir, lui apprendre n’importe quoi. C’est de ta faute. Accélère, je veux l’empêcher de faire une bêtise par désespoir.

- Désespoir ? Je ne comprends pas. Cette fille n’a pas l’allure d’une putain, elle est plutôt bien habillée, maquillée avec discrétion, elle fait chic.
-Mais que vont-ils faire à l’hôtel du PMU par la petite porte, comme des habitués ?

- Ah! Oui. C’est curieux.
- On boit une autre bière à la terrasse, tu m’avances l’argent, je te rembourserai demain avec les 50 euros de Julien.

Elle ne veut pas comprendre, elle ne veut pas renoncer, quitte à se laisser payer à la séance.
- Julien n’a pas besoin de toi pour apprendre. Il est en train de baiser sa copine sans avoir terminé ton programme. Cesse ton cinéma, je ne crois plus à ton histoire de formation.

De notre place nous contrôlons la sortie de l’hôtel. Une demi-heure passe, une heure. Nous en sommes à notre troisième demi, les paupières de Gina clignotent de plus en plus.

- Si on rentrait avant de prendre froid ? Les amoureux sont peut-être couchés pour la nuit, bien au chaud.

- Tu le connais mal, ils doivent être en train de discuter dans une arrière salle. C’est un brave petit, il ne ferait pas ça.

- Pourquoi prend-il des cours d’éducation sexuelle avec une vieille de ton âge avant de rejoindre une fille du sien ?

- Mais je ne suis pas vieille, dis chéri, tu es plus vieux que moi.

- C’est juste, j’ai un an de plus que toi. Julien a juste huit ans de moins et peut-être un ou deux ans de plus que sa belle.

- Tu essaies de me rendre jalouse. Tu n’aimes pas ce garçon et tu ne supportes pas que je l’aide. Tu as oublié de me parler du coup de téléphone. Qui t’a appelé ?

- C’est sans importance et sans intérêt pour toi.

- Pas d’accord. Tu as juré de tout me dire, alors raconte.

- C’était avant. Nos accords passés n’ont plus cours depuis ton refus d’interrompre le cours d’éducation sexuelle. Tu me dis toujours tout toi ? Par exemple peux-tu me dire ce que tu as fait lundi après-midi ?

- Mais oui. J’ai fait une bonne sieste pour être en forme à 17 heures, puis je me suis douchée et habillée, parfumée et enfin j’ai discuté avec le petit pour le préparer. Voilà.

- Rien d’autre ? Je ne te crois pas.
- Je mens ? Qu’ai-je fait d’autre ?
- Tu le sais.
Je veux la déstabiliser, l’amener à des aveux et peut-être à l’expression de regrets. Tout n’est peut-être pas perdu. Je change de sujet :

- Une copine de travail m’a demandé si j’étais d’accord pour faire les magasins avec elle demain après cinq heures, parce que sa voiture est en panne.

Elle me ment, je lui mens. Mon histoire est aussi fausse que la sienne. J’ai l’avantage d’avoir un écoute-bébé et elle l’ignore.
Nous rentrons. Sa journée a été chargée, la bière l’a achevée, je la déshabille, la couche. Elle s’endort aussitôt. Les émotions de la journée m’emportent également. A trois heures du matin Gina me secoue :

- Julien vient de rentrer. Demain je saurai le fin mot de son histoire. Il m’a prise pour une idiote.

- Oui ? Dors et laisse-moi dormir. Tout cela n’a plus d’importance. Tu es aussi cocue que moi.

- Prends-moi dans tes bras et fais-moi l’amour. Viens mon cœur. Je t’aime tellement. Serre-moi contre toi, viens en moi, je brûle d’envie.

- Tu as vu l’heure ? On verra demain. Bonne nuit, ma ché…. Le reste s’étouffe dans ma gorge. Avec une nausée remontent les mots de Julien : grosse salope, ma putain, truie en chaleur, ma vieille vache, trou à pines. Menteuse.

- Quoi, qu’est-ce que tu baragouines?

- Rien, dors.

A six heures moins le quart le moteur de Julien me réveille. A sept heures notre réveil nous met sur pieds. Nous quittons la maison ensemble. Gina tire une tête longue comme ça, comme si elle avait une gueule de bois. Moi-même j’ai peu d’entrain. A midi mon retour arrondit les yeux de Gina.

- Que fais-tu là ? Je ne pensais pas te voir avant dix-huit ou dix-neuf heures, après ta sortie en charmante compagnie.

- Ben non, sa voiture est réparée et je me suis pris un RTT pour te faire l’amour cet après-midi. Tu en avais tellement envie cette nuit, je n’ai pas résisté à tes appels au secours.

- Alors à cinq heures tu seras présent pour la troisième séquence avec Julien.

- Tu persistes ? Tu as bu trop de bière hier, tu n’as pas compris ? Plus jamais dans cette maison. C’est fini, si tu veux baiser avec ce petit, quitte-moi et va à l’hôtel .

Quand après quatorze heures Julien est rentré, il a vu ma voiture, n’a pas crié
- « Bonjour chérie »
comme lundi. Il n’a pas claqué la porte de sa chambre et a certainement entendu en long et en large nos rugissements d’amour. J’étais en plein cunnilingus. Gina en plein délire ne l’a pas entendu revenir. Depuis plus d’une demi-heure je lui avais fait perdre la notion du temps. J’avais irrité ses tétons sucés, mordillés, pincés entre mes doigts, mordus. Ses seins étaient marqués de larges suçons malgré ses protestations vite calmées par l’agitation diabolique de mon index et de mon majeur dans son vagin dégoulinant. Je buvais la cyprine à la source, tétais avidement son clitoris, le torturais du bout de la langue, le maltraitais entre mes lèvres. Elle s’agitait, faisait des bonds et criait « encore mon petit » ou « suce ta maîtresse ».

C’était l’heure de l’autre, mais aujourd’hui, la tête coincée entre les cuisses tétanisées de la maîtresse, la bouche qui lapait, les dents plantées dans ses petites lèvres, les mains agrippées à ses jambes nerveuses n’appartenaient pas au petit. Et je lui disais « ma belle » ou « mon amour » ou « ma vie » ou « Gina, ma chérie ». Elle ruait, voulait échapper à l’étreinte mais finissait par retomber.
Entre ses seins marqués au rouge de mes suçons elle relevait la tête, me reconnaissait et repartait dans son chant d’amour.
- « Oh! Louis, que c’est bon, encore, encore, mais fais vite, sinon le petit va nous entendre. »
Mes doigts repartaient en vagin, grattaient les parois portées au rouge vif à allure endiablée et arrachaient de nouvelles supplications, tantôt pour en demander plus, tantôt pour réclamer pitié. L’heure n’était plus à la pitié, je m’étais juré de l’épuiser et de la rendre incapable de recevoir à 17 heures cet amant, ce petit, ce voyou infidèle qui se payait ma tête et celle de Gina.
Je la secouais, la retournais sur le ventre, relevais son bassin, retrouvais la vulve et introduisais pour la première fois de notre session mon membre aussi furieux que moi dans son sexe en feu et je chargeais comme un fou, excité par l’idée de faire entendre à l’autre, en bas, l’orgasme ravageur. Le jeunot devait savoir à tout jamais qu’un mari de trente ans sait et peut faire jouir sa femme à l’infini. C’était mon baroud d’honneur, peut-être ma dernière fois avec elle.

J’avais parfois péché par paresse ou par habitude, mais grâce à mon écoute-bébé j’avais réveillé ma combativité, mon agressivité et j’étais décidé à me battre pour conserver ma femme et pour la protéger de lui. J’entrais et sortais, plongeais et replongeais, remontais le bassin pourfendu pour mieux l’assaillir, me plantais et girais du bas-ventre afin de ne laisser aucun espace intérieur intact. Je me faisais tempête, tornade, provoquais en Gina un tsunami qui noyait ses autres envies. Quand menaçait l’éjaculation, je me retirais et mes doigts remplaçaient la verge. Pas de pitié, pas de répit. Le plaisir jusqu’à l’insupportable, elle m’avait réclamé de lui faire l’amour par dépit cette nuit. Je voulais lui montrer qu’avec moi elle perdrait non seulement son
« casse-croûte » mais aussi un amant endurant . Je devais chasser les idées folles, l’envie d’adultère.

Dans ma colère amoureuse j’entendais « cul, autoroute ». S’il y avait un pucelage à faire sauter, avant d’en laisser l’initiative au petit, j’allais m’y employer. J’avais longtemps considéré que c’était une pratique contre nature. Par contre j’avais entendu des adeptes de la chose en vanter les vertus. Cette rose aux plis serrés dans son nid sombre entre les fesses rondes prenait soudain une importance capitale. Puisque la menace avait été formulée par Julien, puisque la place devait être prise, j’y entrerais le premier. Gina ne pourrait plus offrir à un concurrent son dernier pucelage. Il m’appartenait et j’allais entrer par cette porte, forcer la citadelle. Un index gluant arraché au vagin vient tourmenter le petit trou. J’entends une vague protestation. La première phalange pénètre, ouvre le sphincter, le force. Après l’espace s’élargit, accueillant, humide et chaud.

- Je t’ai dit non, petit. Il ne faut pas. Hon. Oh ! Non, ah ! Oui. Petit sois sage, pas ça, s’il te plaît, pas encore. Arrête petit. Plus tard.

Son rêve continue.
- « Petit, petit, petit… »
Ca me rend fou, je sors l’index, le porte à la bouche avec le majeur, de l’autre main je prépare l’attaque et vlan, deux doigts franchissent le Rubicon, tournoient et s’enfoncent dans le fondement farouchement défendu depuis des années. Les doigts tournent, vont et viennent, agrandissent l’ouverture, détendent l‘anneau. Je remonte sur mes genoux, crochète des deux doigts le cul percé pour le faire relever, attrape les hanches, fais avancer mon gland sur l’ouverture libérée et sans ménagement force, pousse, m’arc-boute, appuie ma verge solidement gainée par ma main. Les chairs s’écartent, l’anneau cède, le passage étroit se libère et je m’enfonce en saccades volontaires dans le chemin interdit. Le hurlement de Gina se prolonge en sanglots. La porte de la maison claque.

Gina secoue son arrière train, veut me désarçonner. Le rodéo dure, je tiens bon, elle fatigue, s’affaisse enfin, soumise et pleure sa rose perdue. C’est gagné, je suis le premier, je me retire, un peu honteux mais satisfait. Gina tourne la tête, me voit.

- Louis, c’est toi ? Pourquoi ? Pourquoi es-tu sorti ?

- Pardon, je n’aurais pas dû. C’est un coup de folie. Si tu ne veux plus, je ne recommencerai plus ce voyage en terre jaune. Attends, je vais me laver.

- Fais attention, Julien vient d’entrer, j’ai entendu la porte claquer.

Le moteur de son engin pétarade, s’éloigne. Inutile de la contredire.

- Oh ! Il s’en va. Nous a-t-il entendus ?

- Certainement, tu as hurlé.

- Ah!

Ai-je bien entendu, n’a-t-elle pas murmuré :
- « Ca lui apprendra.»?

Malgré mes efforts, elle n’est pas guérie de lui. A 17 heures, je gis épuisé, les reins en marmelade, la queue molle dans la bouche d’une Gina désabusée. L’oiseau n’est pas revenu pour sa troisième leçon.

- Tu sais mon chéri je t’aime. Je n’aime que toi, je n’aime que toi. Tu me garderas ?

Elle ballotte mon membre défait par ce fol après-midi, d’un doigt à l’autre, le lèche au passage, lève les yeux et répète ;
- « Je t’aime tant, je n’aime que toi ».
Veut-elle s’en persuader après le doute ?

- Je ne te crois pas. Tu m’appelles « petit » aux moments les plus chauds. Tu me réserves des restes. Tu aimes un autre homme. Tu crains ses réactions s’il t’entend faire l’amour avec moi. Tu es en train de t’évader. Je t’aimais, tu en aimes un autre, je ne te retiendrai pas.

Elle longe mon corps, vient à ma hauteur, jette un coup d’œil désespéré au réveil, fait une moue, me redit son amour avec un air malheureux, le regard triste, si triste, à me foutre le cafard et la peur de l’avoir définitivement perdue.
Est-ce moi qu’elle embrasse avec tant d’ardeur ? Je revis ses baisers de lundi et d’hier avec le petit, longs, profonds, humides, acharnés, fouilleurs. Pour moi ou par procuration ? Baisers d’amour sincère ou baisers destinés à l’apprenti, à l’amant en rôdaille qui oublie de revenir pour son cours d’éducation sexuelle. Saint Viagra au secours ! Que je puisse la satisfaire encore, que je puisse la plonger dans l’oubli.
A dix-neuf heures, toujours pas de Julien. Nous mangeons léger et retournons au lit. Gina me saute dessus, me fait raidir en mains et en bouche, m’enfourche et m’enfourne avec rage, passe d’un long trot à un galop nerveux, pousse un cri de plaisir, s’écroule à mon côté. Une coulée de sperme barre sa cuisse. Nous nous endormons.


En pleine nuit, je sens bouger le matelas, la porte de la chambre se referme tout doucement, des pas glissent vers le salon. Des voix étouffées discutent avec des éclats. Pour la première fois je constate qu’elle quitte la chambre de nuit. Dans la poche de mon pantalon je saisis le récepteur.

- Ne raconte pas, je t’ai entendue jouir comme une salope, alors écrase. Nous n’avons pas vraiment fait l’amour depuis lundi, tu t’es foutue de moi avec ta progression d’escargot.

- D’où sors-tu ? Tu as oublié de venir à 17 heures. Tu n’as pas les moyens de payer ? Je t’avancerai de l’argent.

- Cesse tes conneries. Fous ton vieux à la porte, arrête de faire la chienne dans son lit. Choisis, lui ou moi, mais pas les deux ou alors l’un par devant et l’autre par derrière en même temps. Pour le sandwich mieux vaudra un copain. Tu ne connais pas tout, ex femme fidèle. Je t’apprendrai.

- Tu es devenu dingue. Je t’aime, je fais tout ce que je peux pour que nous puissions faire l’amour sans problème et toi tu oublies, tu vas faire un tour. Avoue, tu me trompes.
La petite graine de jalousie a germé.

- Tu mériterais que je prenne une maîtresse. Ca te ferait chi…, hein. Si ton cocu te prend encore, je me vengerai. Tes cours d’éducation sexuelle, je n’en ai rien à foutre. Je préfère te foutre chaque après-midi. Avec ton invention crétine tu vas juste lui mettre la puce à l’oreille.

- Allez, faisons la paix. Je l’ai usé jusqu’à la trame. Il est crevé et il roupille comme un loir.

- Alors grimpe sur le canapé, tends ton cul, je vais t’en mettre une giclée. Fais vite, j’ai envie. Tu rechignes. Bien, ne compte plus sur moi à l’avenir, il y a d’autres femmes sur la terre. Ah ! C’est mieux, tu as un beau con tu sais…

J’éteins mon mouchard, le pose dans un tiroir, me lève avec bruit, cogne les meubles, flambe une porte, appelle Gina. J’entre à la cuisine, dans une chambre vide, dans une autre, dans la salle de bain. Pas de Gina. J’entre au salon et découvre ma femme prostrée sur le canapé. La nappe de la grande table de la salle à manger semble animée. Julien a disparu : son souffle fait frémir la nappe. Il se cache forcément en position inconfortable, plié au-dessus de l’entretoise qui relie les barres des pieds de table

- Ma chérie, tu as des insomnies ? Il m’a semblé entendre des voix, je t’ai cherchée. Tu es seule ? Qui parlait ?
- Je viens d’éteindre la télé. Il n’y a personne.
- Dis-moi ce qui ne va pas ?
- J’avais du mal à dormir. Va, je reviens au lit avec toi.
- Ta chemise transparente m’inspire, ton corps paraît si désirable. J’ai une folle envie de toi. Ce canapé ne doit plus se souvenir de la dernière fois où nous l’avons utilisé pour faire l’amour. Alors, s’il te plaît, grimpe sur le canapé, adopte la position de la levrette et je vais te faire oublier tes soucis.

Ma demande la place dans la position souhaitée par Julien.

- Nous serions mieux au lit.

Elle a caché Julien. Faire l’amour avec moi devant son amant la trouble, elle ne veut pas lui infliger ce spectacle. Mais moi, pour des raisons diamétralement opposées, je tiens à être l’acteur, je veux transformer l’amant en spectateur impuissant. S’il se montre, il se condamnera et sera jeté dehors. Voilà pourquoi, courageux mais pas téméraire il se tait et ne bouge pas.

Malheureusement je ne vois pas sa tronche, mais je me donne avec une joie immense. Gina est trop sensuelle, elle traduit son délire nouveau à pleine voix. Elle pousse fort la chansonnette; trop fort : pour hâter la fin du rapport ? Cette fois je fais le nécessaire pour prolonger sa jouissance. Je ne lâche pas prise. Elle se donne, oublie le spectateur caché. Notre couple se retrouve dans l’union des corps. Je savoure l’instant. L’ inversion des rôles me procure un plaisir extrême. Julien voulait tout, il lui avait donné un ultimatum, elle devait choisir entre lui et moi. En ce moment, par son acceptation de l’acte, en présence de l’amant caché, elle me préfère. Je me ravise pour un plaisir encore plus grand

- Gaby, cette table conviendrait à une dernière union. Combien de fois ne l’avons-nous pas fait, tu te souviens ? Viens, assieds-toi au bord, allonge-toi sur le dos. Réveillons des souvenirs anciens si merveilleux. Donne tes jambes.

Julien, derrière la nappe ne voit que mes pieds. Se bouche-t-il les oreilles pour ne pas entendre nos souffles forts, les plaintes de l’aimée, prise sur le plateau de la table ? Cette vengeance est douce

- Que faisons-nous maintenant ?
- J’ai sommeil. Conduis-moi dans notre lit.

Gina est-elle récupérable ? Depuis six ans elle était ma compagne. Il y a peu elle m’avait convaincu de l’épouser et j’allais lui accorder cette immense joie et la sécurité d’une union officielle, avec robe blanche, maire, notaire, curé et tout le tralala. Sa dernière tentative retardera pour le moins la cérémonie.

Je ne trouve plus le sommeil. J’ai aidé Gina à sauver la face. Mais si elle savait mon envie de donner des coups de pieds sous la table. Ma prestation lui rend le sommeil. Des portes se referment tout doucement. Je me lève, fais un tour de maison, retourne au lit.
- D’où viens-tu, mon chéri?
- J’ai entendu du bruit, j’ai voulu surprendre un éventuel voleur, je suis tombé sur Julien.
- A cette heure, où ?

Pourquoi serais-je le seul à ne pas mentir ? J’invente sans honte :

- En bas de l’escalier. Quel malpropre ! Il vient de me traiter de vieux cocu, d’impuissant et de couillon. Il m’a dit qu’il te baise régulièrement les après-midi et que son « initiation » est une farce imaginée par ton cerveau malade pour te moquer de moi.
Tout cela correspond à mes avertissements après la première mise en scène.
Gina est muette de stupeur.

- Es-tu amoureuse de lui ? Couches-tu avec lui comme il le proclame ? J’avais des soupçons, j’ai voulu fermer les yeux, tenter de te détourner de lui, en vain. Je te rappelle que c’est un gamin de 21 ans que tu poursuis du haut de tes 29 ans.

Julien n’a rien avoué, mais je sais ce qu’il pense et ce qu’il fait habituellement avec Gina. Je l’ai entendu dans mon écoute-bébé. Elle ne cherche pas à nier, accablée d’avoir été dénoncée par son amant, croit-elle.

- L’amour n’a pas d’âge, se défend-elle.

- J’en conviens. Que proposes-tu de concret ? Me quittes-tu, pars-tu avec ton brillant élève ?

- Mais j’espérais que ce n’était qu’une passade. Louis, nous pourrions nous réconcilier et repartir du bon pied. Epouse-moi vite et cela ira mieux. Je viens juste de choisir ma robe de mariée dans un catalogue. Et débarrassons-nous de ce locataire, tout le mal vient de sa présence. Souviens-toi, je n’en voulais pas.

Il l’a dénoncé, elle veut s’en défaire. C’est humain.

- Au contraire, je le garde. Si je le sors par la porte, tu le feras entrer par la fenêtre. Tu as pris l’habitude de faire l’amour avec lui : montre lui la robe blanche, symbole de ta pureté et marie-toi avec ton amant. Tu vois, je suis capable d’être tolérant.

- Mais que vais-je devenir. Où aller ?

- La maison fait partie de mon héritage. Rejoins ton amant dans sa chambre, partage avec lui la cuisine et la salle d’eau du bas. Comme vous serez deux locataires, en raison des charges supplémentaires je me contenterai d’augmenter votre versement mensuel de cinquante euros. Vous serez gagnants puisque ton « petit » te baisera gratis. Quant à moi, je me dispenserai de vous regarder. J’ai mieux à faire et c’est insupportable. J’essaierai de faire insonoriser la chambre. Un jour vous déménagerez, je vous laisserai le temps nécessaire pour dénicher un logement.

- Tu ne m’aimes plus ? Tu ne me feras plus l’amour ? Tu vas te retrouver tout seul. Ce n’est pas possible, tu as besoin de moi. Je reste avec toi. Ne te mets pas dans l’embarras pour une simple histoire de cul. Je ne le ferai plus, je te le jure. Tu pourras contrôler. Dans le fond, tu le sais, c’est toi que j’aime. Depuis six ans, je suis ta femme, ne l’oublie pas, s’il te plaît.

- Tu es ma femme ? Qui l’a oublié ? Suffit. Si cette proposition ne te convient pas, tu peux quitter les lieux. Va au diable !

- Ah ! Non, pas ça, juste avant notre mariage ! Toutes mes copines attendent l’événement.

- Reviens sur terre. Plus question de mariage avec moi. Tant pis pour les copines. Tu pourras leur expliquer ! Choisis une autre victime, Julien est tout indiqué…

- Non, il n’est pas sérieux, il va à l’hôtel avec des filles, tu l’as vu.

- Je te fais une dernière offre, parce que je t’ai trop aimée pour te laisser tomber. Tu prends une chambre du fond pour toi toute seule, tu me sers de gouvernante, tu consacres tes après-midi à l’entretien de la maison, au lavage et au repassage et à toutes les tâches domestiques. Tu prépares mes repas. La moindre histoire de cœur ou de cul qui troublerait la paix de cette demeure provoquerait un renvoi immédiat. Tu as vu qu’il y a des hôtels pour calmer tes chaleurs. Julien te guidera.

- Je ne suis pas une pute. Et je vis de quoi?

- Tu as un emploi et un salaire, ton activité ici paie ton loyer et tes charges, ce sont des avantages en nature déclarables.

- Tu veux me garder sous la main pour pouvoir coucher, c’est ça hein ? Une sorte de droit de cuissage pour monseigneur. Tu es gonflé. Je pourrai te demander 50 euros ?

- Pense ce que tu veux. Un : tu choisis de partir. Deux: tu vas vivre avec Julien. Trois, tu deviens ma gouvernante, sans espoir de te retrouver dans mon lit sauf quand tu changes les draps ! Dernière précision, à partir de lundi soir la chambre avec lavabo sera occupée par un nouveau locataire. Alexandre ne m’a pas précisé si ce serait un homme ou une femme. Si c’est une femme, si tu ne veux pas de ma dernière proposition, je pourrai lui confier certaines tâches ménagères.

-Tu crois que Julien voudra de moi ?

- Tu hésites, merci. Je ne fais pas l’amour avec lui. Tu le connais mieux que moi, intimement, hum. Pose-lui la question. Je crois savoir comment il répondra. Mais je ne suis pas son porte-parole.

- Non, je préfère rester près de toi. Demain je mettrai mes affaires au fond, je serai ta gouvernante. Allez, viens au lit, nous allons prendre froid. C’est dimanche, nous ferons la grasse matinée. Donne-moi la main. Je me coucherai contre toi et je te tiendrai chaud. Quoi ? Tu me montres ma chambre ? Le lit n’est pas fait…

- C’est ton boulot désormais. Si tu as froid, va te chauffer chez « mon petit puceau qui a une belle queue ». Mais si tu y vas, tu ne monteras plus ces marches sauf pour venir payer votre loyer.

En tapant des pieds et en pleurant à grosses larmes elle rejoint sa chambre. J’ai le cœur broyé, je suis peut-être trop dur. Moi aussi je pleure cet amour perdu. Enfin, il faut laisser le temps au temps. Je fais le tour de la demeure pour ranger ma cave, vérifier la propreté des salles d’eau, prends une émission de télé et je m’installe dans un fauteuil : je lis le journal
Un baiser sur le front me réveille, ma gouvernante me sourit en robe et petit tablier blanc :

- Le petit déjeuner de monsieur est servi. Monsieur voudra bien commander le menu de midi.

Gaby a séché ses larmes, me fixe de son regard coquin-câlin. L’espiègle est follement attirante. Combien de temps résisterai-je à ses charmes étalés avec une fausse innocence. Elle me connaît trop. Elle reste pour me reconquérir. Je vais jouer le jeu austère de maître de maison inflexible. L’utilisation discrète de mon écoute-bébé me dira si mon indulgence a ramené la brebis dans le droit chemin. Demain avec l’arrivée de ma nouvelle locataire des choses vont se mettre en place.

- Gina, n’en fais pas trop. Le tutoiement reste de rigueur entre toi et moi. J’exige que ta tenue soit plus neutre à l’intérieur de la maison. Pas de décolleté affolant, pas de minijupe à ras du cul, port de la culotte obligatoire, ongles propres, mains soignées. Merci pour ce petit déjeuner. Tu sembles connaître parfaitement mes goûts, ce sera un bon point en ta faveur s’il y a concurrence. Va t’habiller plus décemment, je ne veux pas que tu échauffes l’esprit du locataire.

- Bien monsieur toi. Comment sais-tu que je n’ai pas de culotte? Il n’y a pas de pellicules sur mes bottines.

- Je connais tes habitudes du dimanche. Il faudra oublier tes mauvaises manières de compagne dévergondée si tu veux vivre à l’étage. Ton choix est-il réfléchi ? Tu peux toujours opter pour l’une des deux autres solutions. En as-tu parlé au « petit »

- Il est sorti très tôt ce matin. Peut-être cherche-t-il un autre logement. C’est fin de mois.

- Je n’exigerai pas de préavis. Pourras-tu préparer l’autre chambre et veiller au bon état de la cuisine des locataires. Je descendrai avec toi.

- Mais je ferai comme tu voudras, monsieur Louis. Où et quand prendrai-je mes repas ? A la cuisine, seule ou avec monsieur ? Devrai-je acheter des aliments séparés ou la nourriture fait-elle partie de mes avantages en nature ?

Quelle comédienne ! Au pire moment de notre vie elle réussit encore à faire le clown.

- Nous mangerons ensemble, mais tu continueras à participer comme par le passé aux frais de bouche.

- Monsieur doit savoir que je reste évidemment à son entière disposition, à lui dévouée corps et âme. J’exaucerai de mon mieux tous les souhaits de monsieur, de nuit comme de jour. Je suis infiniment reconnaissante à monsieur de tolérer ma présence à ses côtés. Quoi que monsieur me demande, je me ferai un plaisir de le satisfaire en tout point. J’espère que monsieur aura la bonté de bien vouloir découvrir toutes mes qualités et qu’il daignera recourir aux nombreux services que je suis capable de lui fournir.

Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire. Le fou-rire nous gagne.

- Je suis heureuse de faire rire monsieur. Louis, je t’aime.

- Silence. Tu es ma gouvernante, reste à ta place. A propos, ma gouvernante est à mon service exclusif. Nos hôtes paient un loyer et entretiennent eux-mêmes leur chambre et leurs parties communes. Ils assurent l’entretien de leur linge. La présence de ma gouvernante dans les parties louées ou son intervention sur les machines mises à la disposition des locataires constituerait un cas de licenciement pour faute grave ainsi que toute marque de familiarité déplacée, j’entends par là les baisers et gestes à caractère sexuel faits avec une quelconque partie du corps.

- Autrement dit mon patron m’interdit la branlette, la pipe et toutes les relations sexuelles avec les locataires. Julien est le fruit défendu, si j’y touche, dehors la gouvernante ?

- Pourquoi ne pas l’avoir compris avant ? Maintenant je t’accorde deux jours pour savoir s’il veut de toi et si tu veux le rejoindre. Demain soir j’exigerai une réponse définitive. Enfin si notre prochain locataire s’appelle Mandingo et s’il a des attributs hors du commun, tu devras respecter avec lui la même conduite digne. Va en cuisine, fais ton travail. Pour forniquer tu iras hors d’ici, ta vie privée ne me regarde pas et je ne veux plus la regarder.

La situation est loufoque. Nous continuons à vivre côte à côte, mais j’ai fixé des règles inacceptables pour une épouse. Pourquoi Gina ne proteste-t-elle pas ? Pour gagner du temps, pour mettre au point un plan B avec l’ex amant ou parce qu’elle se dit que les règles sont faites pour être contournées ? Qu’est-ce qui l’empêchera de renouer avec Julien quand je serai au travail : pas vus, pas pris! Elle se met le doigt dans l’œil.

Elle a traîné à la télé après le repas du soir. Quand Julien est rentré vers 21 heures, je l’ai invité à monter. Je lui ai rappelé que sauf invitation de ma part, il logeait en bas. Il a appris les trois offres faites à Gina.
J’ai annoncé l’arrivée d’un nouveau locataire présenté le lendemain entre 17 et 18 heures et j’ai réclamé la nécessaire entente pour le partage des espaces communs en fonctions des décisions de chacun communiquées demain à 18 heures au cours d’un pot.

- Je me retire. Gina et toi, devez parler. Tu es le dernier à avoir usé de son corps. Si tu la veux, si elle y consent, sers toi. Si vous décidez de vous mettre ensemble, vous me le direz à la réunion de demain. Ce soir chacun dormira dans sa chambre, à moins de donner une réponse immédiate. Et puis zut, faites comme il vous plaira, vos histoires de cul vous regardent. Bonsoir.

Gina m’a regardé, j’ai regardé Gina. Ce soir nous ne nous sommes pas embrassés. J’allume mon mouchard. Ils sont muets. Gina se lance enfin :

- Supposons que je choisisse de venir vivre avec toi, que serait notre avenir ? Bien sûr nous ferions l’amour, mais m’épouserais-tu dans les six mois qui viennent ?

- Je te ferai l’amour aussi souvent que tu le voudras. Tu me plais, tu es chaude. Mais je n’ai jamais pensé à t’épouser et je ne t’ai jamais promis de le faire. C’est absolument agréable de baiser avec toi et je le fais avec plaisir. Mais d’où te vient cette idée de mariage ? Tu vis avec Louis sans être mariée. Regarde, tu as passé des années avec lui et tu es libre de partir quand tu veux. C’est un plan idéal, du plaisir, pas de contraintes. On pourrait faire un bout de chemin ensemble de la même façon. Libre à toi de préférer faire sa bonniche. Ca ne nous posera pas de problème, on pourra continuer à coucher comme avant, il n’en saura rien. Si ça nous fait du bien, ça ne lui fera pas de mal, puisqu’il ne veut plus coucher avec toi. C’est la meilleure solution, cela nous fait une chambre de plus.

- Donc tu ne veux pas te marier avec moi. Je suis trop vieille pour toi? Plus assez fraîche ?

- Si je devais me marier un jour, ce serait de préférence avec une fille de mon âge, c’est la coutume du pays, tu comprends. Il ne faut pas m’en vouloir. Je ne veux pas choquer mes parents ou mes connaissances, c’est délicat. Mais je t’aime bien, j’adore t’embrasser, te caresser, te prendre. Tu es une femme formidable. Tu m’as tellement fait plaisir en avalant mon jus devant ton patron. Il n’en revenait pas, tu l’as scandalisé. C’était formidable. Tu es la reine des putes.

- Bonne à baiser, mais pas à marier. Tu es le roi des salauds.

- Pardonne-moi. Mais tu y as pris ton plaisir, tu as bien profité de ma jeunesse.

- Je n’en récolte que des regrets. A cause de mon égarement, je perds l’homme de ma vie, le seul qui m’aimait vraiment.

- Tu aurais pu y penser avant de te jeter dans mes bras. Mais une fille qui a le feu au cul, n’a pas de cervelle, hélas.

- Comme tu déformes l’histoire. Qui est venu pleurnicher, demander de l’affection et un peu d’amour, mendier un petit bisou ? Mais qu’est-ce que j’ai pu être idiote. Je me suis fait rouler par un morveux, je l’ai pris en affection, je lui ai ouvert les bras.

- Et les cuisses! Ne regrette rien, tu as vraiment contribué à mon éducation sexuelle. Je n’ai plus peur des filles grâce à toi. Je ne te dirai jamais assez merci.

- Il y aura au moins cette consolation. Tu peux descendre maintenant. J’ai compris. Alors désormais je serai la gouvernante de cette maison. Ne compte plus sur moi pour te soulager les bourses. Règlement, règlement. Tu n’auras plus rien à faire à l’étage. Le mieux serait que tu déménages avant d’être foutu à la porte comme tu le mérites. Allez, bonsoir. Ah ! Non, plus de bisou, morpion. Fous le camp.

J’éteins et je range. On frappe à ma porte. J’ouvre. Gina a les yeux noyés de larmes. Elle fait pitié à voir. Mais je dois être capable de tenir le coup 24 heures.

- Louis, fais-moi un tout petit bisou pour la nuit. Au secours, aide-moi. Juste un bisou pour le bonsoir.

Elle ferme les yeux. J’ai une envie furieuse de l’enlacer, de la déshabiller, de la rouler dans mon lit. Je dépose un bisou sur son front, elle regagne sa chambre sagement. Entre mes jambes mon pénis va exploser. Mais le plus douloureux c’est ce point d’angoisse dans ma poitrine. Pourvu que Gina ne désespère pas trop vite.

Julien est parti au travail. Mon réveil sonne à sept heures. La gouvernante n’a pas de réveil, je frappe à sa porte, je l’appelle. Elle apparaît, les yeux encore rougis.

- Bonjour, Gina, il est l’heure.

Elle ferme les yeux. A-t-elle volontairement enfilé une nuisette arachnéenne ? Ciel, que c’est dur. Mon bisou sur le front est appuyé. J’accroche mes mains à l’huisserie de la porte pour éviter d’englober ses seins ou de la serrer dans mes bras.

- Louis, moi aussi je veux te donner un bisou.

Je me penche pour recevoir un bisou tout doux sur le front.
La gouvernante occupe la salle de bain, porte fermée. Je l’utilise ensuite. Nous buvons le café ensemble, un nouveau bisou sur le front, elle part au travail. J’empoche l’écoute-bébé. Va pour une demi-journée de travail et un demi RTT non annoncé à la gouvernante. Elle est surprise de me revoir à midi. Nous déjeunons à la même table. C’est ridicule.

- Cet après-midi, je dois rencontrer Alexandre, passer en mairie pour déclarer le nouveau locataire. Je réglerai plus tard ta situation administrative à l’état civil et aux impôts. Il faut que je me renseigne. Tout dépend de ta décision de ce soir. Je rentrerai après seize heures. Seras-tu là?

Où veux-tu que j’aille ? Je garde la maison, cher patron.

Un petit bisou sur le front pour l’encourager dans ses bonnes résolutions. Elle ne m’a pas annoncé de départ. Je n’accorde plus de chance à Julien, mais qui sait ? Ce soir peut-être ma gouvernante demandera-t-elle plus qu’un bisou.


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