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Le puceau 4

Ecrit par Bleuet
Parue le 22 décembre 2012
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Le puceau 4

Je fais mes démarches, je guette le retour du coucou dans mon nid et je branche l’espion de bébé. Je reconnais la voix de Julien :

- Bonjour chérie, tu es là ? Tu es seule ? Je peux monter te dire bonjour ? Allez, ne fais la tête, je viens te faire ta fête. Tu boudes ?

Le son n’est pas fameux.

- Gina, ton petit est là. Viens souffler dans ma trompette. Madame se repose au salon ? Alors tu es toujours sevrée, plus de bite ? Louis fait la grève ? Viens, la mienne va te consoler. Tiens, reprends la position de la nuit de samedi.

- Tu as oublié que tu t’es couché sous la table comme un lâche ? Un homme aurait fait front. Tu connais la règle, gamin : va chez toi et fiche moi la paix. Tu m’as fait trop de mal. Cherche-toi une fille de ton âge.

- Oh ! Elle est vexée. Mais tu es bien conservée et très baisable. Ne boude pas ton plaisir. Je vais te pincer les nichons et tu pousseras la chanson. Regarde le beau petit oiseau, aujourd’hui tu as le droit de le sucer et de le faire cracher. Je te boucherai les trous et te remplirai de foutre bienfaisant. Souviens-toi, tu aimes ça.

- Pas touche, ouste, dégage, petit. Si tu insistes je réclamerai ton départ.

- Tu peux, je ne vais pas rester longtemps entre une nymphomane et un coincé du calbut. Demain je cherche un endroit meilleur. Si tu me baises bien, je t’emmènerai avec moi. Tu seras ma nana. Allez, ne sois pas farouche, viens là que je te touche.

- Fous le camp. Du balai. A la niche. Je n’ai pas l’intention de te suivre. Descends et attends la réunion. Le nouveau va arriver.

- Voilà pourquoi tu fais ta sainte nitouche ! Tu en es déjà amoureuse. C’est ta prochaine victime. Si tu veux, je vanterai tes charmes et ton art de satisfaire un homme. Pauvre Louis, « re » cocu avant l’arrivée de ton futur amant… Aïe! T’es folle. Si je t’attrape.

-Voilà le patron. File.

- Tu as eu une promotion : bonniche en chef. A plus tard, puisque tu refuses ma gâterie. Tu vas te masturber ce soir, seule dans ton lit ? Tu n’as qu’à t’acheter un canard. Si tu t’ennuies, tu pourras venir dans le mien. Ma porte reste ouverte.

Tout est calme à mon arrivée. La porte de Julien est ouverte, il fait son ménage. Tout va bien. Gina termine le lit du futur locataire.

- Non, ça ne va pas.

L’attitude de Julien ne lui convient pas. Je dois intervenir, je le ferai, il ne doit pas l’importuner.
- Et le nouveau ?
- Il faut attendre encore un peu.

- Il est comment ?

- Pas pour toi. N’y touche jamais.

Petits gâteaux et boissons fraîches sont prêts. On sonne, je descends pour accueillir une demoiselle Huguette. Elle se présente pour la location. Je lui fais faire un tour rapide du rez-de-chaussée. Je vais lui montrer sa chambre à l‘étage. Dans l’escalier elle me précède et balance sous mon nez une jolie petite croupe bien ronde sous une taille de guêpe, l‘arrière est aussi appétissant que la devanture. J‘y mordrais bien. C‘est bon signe, mes fantasmes renaissent. Mais ce n‘est pas un jouet pour moi... Elle semble enchantée. Le fait de partager la cuisine la fait cependant hésiter. Je la comprends.

- Mais ce sera très provisoire. L’autre locataire devrait partir au foyer. De plus ma compagne pourrait me quitter. Vous pourriez occuper seule les pièces du bas, et si Gina s’en va, je pourrais vous offrir un rabais sur le loyer contre quelques travaux d’entretien.
- Ce serait intéressant.

- Entrez, je vous présente Gina, ma gouvernante et Julien l’autre locataire.

Gina devient blanche de dépit mais tend la main. Julien s’avance ravi, main tendue, grand sourire et souhaite la bienvenue à Huguette

- Julien, toi ici ? Alexandre m’avait annoncé une surprise. Embrasse-moi, mon chéri.

Elle se jette à son cou, l’étreint longuement. Il est embarrassé, pris entre Huguette et Gina.

- Monsieur, j’accepte vos conditions si Julien peut rester dans sa chambre. Nous nous aimons. Nous sommes presque fiancés, il m’a promis le mariage.

Gina rugit :

- A moi aussi il a proposé le mariage. Les promesses n’engagent que ceux qui les entendent. Louis, fiche-le à la porte ou je m’en vais.

Une gifle claque, Huguette secoue sa main ; elle réclame la même chose que Gina

- Si ce cochon reste, je pars.

- Julien, tu as entendu, descends, fais tes valises. Cette demoiselle a raison. Je n’insiste pas sur le motif : renvoi immédiat pour manquement grave. Tu sais de quoi il s’agit, ou tu souhaites que je développe ? Tu peux téléphoner à un hôtel et appeler un taxi. Dans une heure, tu auras disparu. Ne t’avise jamais de reparaître. Si nécessaire je te donnerai des sacs pour emballer tes affaires.

Il s’en va tête haute, claque les portes, grommelle. Huguette est surprise de la rapidité de la décision, mais surtout furieuse de ce qu’elle vient d’apprendre. L’attitude de son fiancé l’a révoltée

- Dès que ce voyou aura quitté les lieux, Gina vous aidera à en prendre possession

Après l’orage, il est difficile d’entretenir une conversation. La demoiselle aimerait retourner en ville pour récupérer une valise à l’hôtel. J’accepte de l’y accompagner en voiture après l’envol de l’indésirable. En attendant, elle peut se reposer dans sa chambre provisoire.

- J’ai l’impression d’avoir déjà vu cette fille. C’est ma remplaçante ? Tu ne trouves pas qu’elle est trop jeune pour toi ? Tu recrutes au berceau. Mais tu avais cherché avant de nous surprendre samedi. Autrement dit tu avais l’intention de me renvoyer avant ma faute, uniquement parce que je t’offrais le spectacle dont tu rêvais. J’en ai marre, je ne veux pas assister à tes amours. Je fais mes valises.

- C’est énorme : toi, tu oses m’accuser de vouloir te tromper ! Réfléchis à ta conduite depuis l’arrivée de Julien. Il y a 3 jours, tu as vu Huguette et Julien entrer à l’hôtel, tu n’auras pas à supporter le spectacle de leurs amours : le départ de ton amant règle beaucoup de problèmes. L’arrivée de cette fille de caractère pourrait se révéler bénéfique pour tout le monde

- Pourquoi cette fille est-elle ici ? Tu l’as fait exprès.

-Je t’avais demandé d’arrêter tes leçons. Tu avais juré d’y mettre fin. Je voulais lui fournir sa préférée ici afin de le détacher de toi. Tu me serais revenue, par déception peut-être, mais tu serais restée, cela seul importait. Cela m’aurait suffi. Tout va de travers, puisque tu fais tes valises. Pour le suivre ? Huguette a su trancher, elle ne veut pas d’un homme qui couche avec d’autres femmes. Toi, tu gobes son foutre et ses discours : quelle différence ! De plus je l’ai chassé en espérant sauver notre couple. C’est raté. Mais rassure-toi, je n’ai pas de vue sur cette appétissante gamine à peine majeure.

- Tu ne me chasserais pas, si je restais ? Sauver notre couple, dis-tu ? Tu me reprendrais ? Si je reste parce que je t’aime, pourras-tu encore m’aimer ? Je veux être ta femme, pas ta gouvernante isolée dans une chambre

- A la condition que tu abandonnes l’idée de jouer à l’éducatrice sexuelle en faveur d’hommes qui te courtisent pour se vider les bourses sans bourse délier.

- Nous ferons l’amour ? Tu m’aimeras ?

- Ne revois plus Julien, je suis prêt à t’épouser si tu m’es fidèle. Mais tu as pris de mauvaises habitudes. Je demande quelques mois pour constater ton retour à une vie normale. Alors, me feras-tu attendre 20 heures pour me dire ce que tu veux ?

- Je reste, mais dans ton lit.

Julien a rendu les clés. Nous avons accompagné Huguette et avons ramené ses effets. Pourquoi a-t-il fallu que ce soir se déclarent les règles de Gina ? Nous nous sommes embrassés, à en avoir les lèvres enflées. Pourquoi Huguette se promène-t-elle en nuisette transparente et sans culotte quand elle va à la douche ? Heureusement Gina ne l’a pas vue ce matin. Mais elle a remarqué comme moi le décolleté profond, les seins fermes et libres d’attaches, les jupes ultra courtes, l’absence de marques de culotte, les jambes ravissantes sur talons hauts. Sa moue s’est accompagnée d’un avertissement

- Dis, cesse de te rincer l’œil ou j’exige son départ.

Pendant toute la semaine, Gina m’a apporté le secours de ses mains et de ses poignets souples dès le réveil. Sa bouche m’a pompé jusqu’à la dernière goutte: elle voulait m’éviter la tentation. Enfin ce soir, elle rejette drap et couverture s’extirpe de la nuisette transparente toute neuve que je viens de lui offrir.
Elle est magnifique, femme épanouie, infiniment désirable. Je suis reposé, je vais la servir. En bas une porte s’ouvre discrètement. Huguette pourra témoigner de notre réconciliation.
Un soir Huguette a demandé si elle pouvait recevoir un copain. Un beau garçon m’a dit Gina. Quelques nuits plus tard, j’ai été réveillé par des oh! des han, des hou. Le visiteur d’Huguette, Antoine, n’aura pas besoin des cours de Gina, il fait jouir la jeunette, lui arrache d’interminables plaintes d’amour. Dans le silence de la nuit ce couple me donne des frissons et ranime la flamme.

- Tu entends, Louis, Huguette n’est pas seule. Qu’est-ce qu’elle prend.

- Ah! Tu es réveillée. Si on les invitait à venir dans notre lit

- Idiot, ne ressors plus tes fantasmes malsains. La leçon ne t’a pas suffi? Je ferais bien comme eux. Viens, ils m’ont donné la chair de poule. Ne bouge pas, laisse-toi faire. J’ai une fringale. Laisse-toi aller.

Régulièrement, ses gémissements ont fait écho à ceux d’Huguette. Sans vantardise, Gina gagnerait le concours. Quand un couple baisse le ton, l’autre prend la relève. C’est comme un jeu à quatre acteurs. Au matin nous nous saluons et longuement nous nous observons de nos yeux cernés. Et souvent le soir chaque couple relance l’autre. Si nous ne craignions pas de nous perdre…mais nous évitons d’évoquer la possibilité de parties à quatre.

Les bans ont été publiés, nous sommes mariés, Gina est enceinte. Elle trouve très pratique le premier cadeau pour l’enfant : un magnifique écoute-bébé.

Pendant toute la durée de notre vie commune, je m’en étais remis à ma compagne pour le calendrier des jours fastes ou non selon Ogino et cela nous avait réussi. Le choix de la date du mariage avait été fait en fonction de ce calendrier, car Gina voulait concevoir au cours de notre nuit de noces.
Las, il avait fallu sacrifier à la coutume de l’enterrement de notre vie de célibataires avec nos amis. Gina et ses copines avaient fêté le jeudi avant le mariage. J’avais invité quelques amis pour l’enterrement de ma vie de garçon de façon simple, mise à part la surprise de la strip-teaseuse sortie du traditionnel gâteau géant pour un rapide effeuillage. Boire et chanter, Chanter et boire. J’étais rentré très ‘’fatigué’’ et ne m’étais pas étonné de voir rentrer plus tard que moi une Gina elle aussi très fatiguée et éméchée. Le lendemain vendredi elle avait encore « mal aux cheveux »lors de la cérémonie à la mairie.
Il avait ensuite fallu terminer les derniers préparatifs et nous nous étions couchés tard et endormis aussitôt. Le samedi, jour de grande émotion, le mariage à l’église et la fête s’étaient déroulés à la satisfaction générale. Nous avions dansé toute la nuit. Quelques malheureux verres de vin avaient réveillé chez Gina l’esprit du vin invoqué avec excès le jeudi. Elle s’était couchée malade. La nuit avait été courte et nous avions présidé le dernier repas pour la famille venue de loin, l’estomac barbouillé. Les excès d’énervement, de nourriture, de boisson, de danse avaient fait de Gina une mariée éprouvée et cependant amoureuse.

Ce vendredi soir je vais faire seul les courses pour épargner ma chérie enceinte. En route je rencontre Huguette, notre jeune locataire. Elle souhaite me parler de choses graves. Nous nous installons dans la cafétéria de la grande surface :

- Au cours de l’après-midi, alors que je repassais dans la chaufferie, j’ai entendu des éclats de voix. Mon copain Antoine discutait avec Gina. Il lui demandait de le suivre parce que Julien, votre ancien locataire, voulait lui parler. Gina refusait de l’accompagner à l’hôtel, elle ne voulait plus rencontrer Julien.
- Je suis mariée et je veux rester fidèle à son mari.
Julien devait la laisser vivre en paix et Antoine également. Ignorant ma présence, mon ami est parti, en proférant une sorte de menace :

- Julien dit que si tu ne viens pas, il se vengera ! Il a des photos.

Je me félicite de la bonne conduite de Gina. Où Huguette veut-elle en venir ?

- Ta femme t’a-t-elle parlée de l’enterrement de sa vie de jeune fille ?
- Pas vraiment, pourquoi ? S’est-il passé quelque chose d’anormal ?
- J’aurais préféré lui laisser le plaisir de raconter. Mais son silence m’étonne et je crains qu’Antoine n’y ait fait allusion cet après-midi en parlant de photos.
- Puisque Gina t’avait invitée, tu devrais pouvoir me dire ce qui s’est passé. J’ai remarqué que Gina avait un peu trop bu. Que peux-tu me dire de plus ?

- Nous nous sommes bien amusées, avons bu, dansé, ri, c’était une gentille fête. Vers la fin les serveurs ont apporté deux énormes gâteaux de la part de la direction ont-ils dit. C’étaient des bâtis en carton décoré comme des biscuits, ils représentaient des troncs d’arbres aux branches taillées court. Un billet indiquait qu’une branche allait pousser et que les participantes devraient la prendre en bouche. Celle qui refuserait devrait boire une coupe de champagne au lieu de sucer le sucre qui enrobait la petite branche. Cela fit beaucoup rire. Les plus hardies réparties en deux groupes s’attaquèrent aux deux branches. Elles revenaient pliées de rire. En fin de colonne, Gina découvrit que la branche nettoyée du sucre était un pénis maintenant bien enflé. Elle trouva le jeu stupide et préféra descendre une coupe de champagne.

Le jeu dura et après quelques coupes supplémentaires, encouragée par ses copines Gina se soumit au rituel et suça la vivante sucette. L’alcool avait eu raison de sa volonté. Alors les troncs d’arbres se fendirent en deux et deux hommes nus mais masqués en sortirent. Ils étaient deux au milieu de dix filles. Qui refuserait de danser devrait sous la pression du groupe boire une coupe par refus.
Gina refusa la première invitation, dut boire, mais savait-elle qu’elle était au-delà de ce qu’elle pouvait supporter ? Le deuxième se présenta, elle ingurgita une nouvelle coupe. La règle changea : chaque refus serait sanctionné de la perte d’une partie de vêtement. Les filles échauffées applaudirent, moi aussi. La première nudité apparut, Gina fut nue aussitôt après et la règle l’obligea à danser nue contre les hommes nus à la verge menaçante ou à boire encore. Après cette bacchanale, la table fut débarrassée. N’ayant plus de vêtement à perdre, Gina refusa de consommer encore une coupe. J’aurais dû intervenir, mais moi aussi j’étais ramollie par l’alcool et l’ambiance. Quand l’un des deux gaillards la pencha sur la table en faisant semblant de la prendre par derrière, Gina se révolta et hurla. L’autre photographiait le simulacre. Les copines volèrent à son secours, elles criaient:
- Lâche la.
Jusque là le bruit avait couru que les deux hommes au visage caché étaient le futur époux et un copain. Leur attitude révoltante ouvrit les yeux des participantes et les cris de Gina donnèrent du courage aux plus hésitantes. Un mouvement d’ensemble les porta au secours de la reine de la soirée. Elles arrachèrent les masques et se retrouvèrent face à Julien et Antoine. Démasqués, à la faveur de la consternation générale, ils prirent la fuite.
- Mais pourquoi n’a-t-elle rien dit ?
- La veille du mariage ? Qu’aurais-tu décidé ? Elle craignait que tu ne refuses de te marier. Elle t’aime. Elle ne voulait pas que tu puisses la soupçonner d’avoir monté le coup pour te berner. Depuis elle vit dans la terreur de voir reparaître Julien et l’Antoine. Jusqu’à aujourd’hui Antoine n’était plus venu ici. Je l’ai rencontré, il m’a expliqué que tous deux pensaient agir incognito. Personne n’aurait pu savoir qui ils étaient sans la réaction inattendue des filles. Je ne veux plus le voir. As-tu remarqué l’air gêné de la plupart des copines au mariage. Gina a eu bien du mal à s’en remettre. Et maintenant, je suis persuadée que ces deux salopards vont vouloir la faire chanter. J’aurais dû m’en douter. Voilà, je t’ai dit ce que je pensais devoir te révéler. Ai-je bien fait ?
- Certainement. Tu viens peut-être de sauver notre mariage. Tu es une amie précieuse.
- Si je pouvais rencontrer un homme comme toi ! Pourquoi suis-je tombée sur ces deux dégoûtants ?
- Sois patiente.

A mon retour Gina avait les yeux rouges.
- Ne t’inquiète pas. Les femmes enceintes font parfois des dépressions.
- Viens dans mes bras. Embrasse-moi. Maintenant, je voudrais que tu me parles franchement, sans rien me cacher d’un événement dont nous avons oublié de discuter. Sans crainte, sûre de mon amour, raconte-moi, s’il te plaît, la soirée d’ enterrement de ta vie de fille.
- Quoi, ils t’en ont déjà parlé ! Ils veulent nous détruire ?
Elle éclate en larmes, inconsolable, désespérée. Je la berce, je l’embrasse serrée dans mes bras. Enfin elle se libère, reprend à sa façon le récit d’Huguette.
- Avais-tu commandé l’intervention de ces gaillards, étais-tu consentante?
- Non. Le patron les a reçus de bonne foi.
- Qu’attendent-ils de toi ?
- Antoine est venu me menacer de tout te raconter, preuves à l’appui, si je ne me rends pas dans la chambre d’hôtel de Julien vendredi à 14 heures. Ils veulent me prendre à deux.
Elle a peine à terminer sa phrase, les sanglots repartent.
- Comptes-tu t’y rendre?
- J’ai refusé. Ils ont des photos.
- Me fais-tu confiance?
- Oui. M’aimes-tu encore, malgré ça ? J’ai honte. J’aurais dû être plus perspicace. J’ai bu, trop bu, puis je me suis déshabillée. Les copines riaient, m’encourageaient sans savoir où nous allions avec ce jeu.
- Ecris à Julien. Qu’il vienne seul vendredi à la maison à 14 heures, quand je serai au travail, ce sera plus discret. Refuse la rencontre à l’hôtel, trop compromettante.

Le vendredi, aucune trace de ma présence. Gina nue lui ouvre la partie piétonne de la porte du garage, il entre ravi, est saisi par dix houris nues, les amies présentes à l’enterrement de vie de jeune fille, décidées à laver l’affront. Il se croit au paradis, se laisse déshabiller avec plaisir. Il est invité par chacune à vider un verre de vin. Il trouve la plaisanterie très drôle, espère s’amuser, se dit prêt à donner du bonheur à toutes ces admirables créatures, boit, vide verre sur verre. Il titube, s’accroche à l’une : photo, se pend à l’autre : photo, serre de près une troisième : photo. Dix femmes en furie l’allongent sur un matelas couché dans le garage et entreprennent de lui rendre la monnaie du billet de leur soirée. Elles ont carte blanche pour lui faire subir les pires caresses.
J’arrive en voiture, je livre vêtu de son slip devant l’hôtel un malheureux fêtard usé, à peine capable de placer un pied devant l’autre
Il a disparu. Alexandre recrute un remplaçant. Non, je ne le logerai pas. Huguette nous suffit.


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